Le taux de criminalité le plus bas en 15 ans

12 juillet 2016
Le taux de criminalité le plus bas en 15 ans

L'année passée, la police a enregistré près de 900 000 faits criminels allant du meurtre à l'attaque à main armée. Cela représente une diminution de 7,7 pour cent par rapport à 2014. « C'est la quatrième année consécutive que nous notons une baisse, mais il s'agit aussi du taux le plus bas depuis le début des mesures systématiques en 2000 », explique Jan Jambon, ministre de la Sécurité et de l'Intérieur. « Mais nous avons du pain sur la planche : nous devons passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic d'armes et d'êtres humains. »

Ces chiffres en baisse sont le résultat d'efforts continus durant des années, avec une présence accrue des policiers en rue et de nouveaux investissements dans des outils de pointe. Il reste cependant indéniable que la menace terroriste grandit depuis début 2015. « L'attaque sur la rédaction de Charlie Hebdo a conduit à un plus grand nombre de policiers et de militaires dans les rues et donc à une meilleure capacité de détection », note le ministre. « Cela crée un effet dissuasif sur les criminels. »

Plus de présence policière sur internet

Le ministre Jambon veut prioritairement investir dans l'équipement technologique. Par exemple, les fameuses caméras ANPR permettent d'identifier des véhicules signalés grâce à leur plaque d'immatriculation. Le plan pluriannuel du gouvernement prévoit un déploiement extraordinaire de milliers de caméras destiné à mettre en place un bouclier de caméras national. En outre, le ministre planche sur une base de données PNR des passagers, qui devrait aider à détecter les personnes suspectes ainsi que leurs mouvements.

Cette attention particulière pour la technologie est plus que légitime dans un contexte de cybercriminalité croissante. « Dans le milieu criminel également, on peut observer un passage au monde virtuel », remarque le ministre Jambon. Ainsi, les plaintes pour fraude par internet montent en flèche (+ 12,4 pour cent). C'est la raison pour laquelle il souhaite intensifier la présence policière sur internet. « Nous avançons à pas de géant dans le domaine de la technologie, ce qui est indispensable si nous voulons combattre à armes égales avec les criminels. Ils ne peuvent pas continuer à nous damer le pion sur internet. »

Plaque tournante du trafic d'armes et du terrorisme

Cependant, il existe des domaines criminels qui connaissent une progression plus fulgurante encore. En effet, le nombre de faits de terrorisme enregistrés a fait un bond de septante pour cent l'année passée, tandis que celui de trafic d'armes a progressé de plus de cinquante pour cent. Ce dernier point est clairement une priorité pour Jambon. « La Belgique, et plus précisément Bruxelles, est déjà pointée du doigt lors de sommets à cause de son rôle de plaque tournante dans le trafic d'armes illégales », affirme le ministre. Et pour cause, chiffres à l'appui : en 2015, le commerce et la production d'armes à feu ont décollé avec une progression de plus de 53,1 pour cent. « Il y a encore beaucoup à faire si nous voulons nous attaquer aux racines du phénomène », reconnaît le ministre.

La hausse du nombre de faits de terrorisme enregistrés va de pair avec le répertoire grossissant des faits répressibles, comme l'incitation à partir en Syrie pour combattre aux côtés de l'État islamique. De même, un dossier pénal pour participation aux activités d'un groupe terroriste est immédiatement ouvert à l'encontre des individus qui partent se battre en Syrie. « Nous avons déjà investi plus d'un demi-milliard d'euros dans la lutte contre le terrorisme et avons par ailleurs comblé de nombreuses lacunes dans notre législation. Le gouvernement actuel fait de son mieux pour assurer la sécurité du pays et protéger au maximum ses habitants », conclut Jambon. 

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de