Le ministre Jambon veut mettre en œuvre un propre contrôle des passagers : « N’attendons pas l’Europe »

Le ministre de la Sécurité et de l'Intérieur Jan Jambon n’attend pas l’Europe pour mettre en œuvre un mécanisme de contrôle et d’échange des données des passagers. Dans quelques semaines, il veut avoir achevé un projet de loi qui va au-delà de ce que prépare aujourd’hui l’Union européenne. Dans un même temps, le ministre élabore une circulaire comprenant des directives pour les contrôles des bagages et des identités dans les aéroports, les gares et le réseau de métro.

Le ministre Jambon veut créer dans les plus brefs délais une banque de données contenant les données de tous les passagers qui entrent dans notre pays. « Donc pas uniquement les passagers aériens, comme le prévoit l'Europe », déclare-t-il. Il veut en outre étendre l’échange et le contrôle de ces données concernant les passagers à l'ensemble du trafic au sein de l'Europe. Dans la proposition européenne, cela reste limité aux vols depuis et vers l’Europe.

Accélération
Un passenger name record (PNR) contient toutes les informations consignées par un système de réservation informatique (SRI) concernant un voyage réservé pour un passager ou un groupe de passagers qui voyagent ensemble. La discussion relative à un système PNR européen en vue de détecter les personnes suspectes et les déplacements s’est accélérée après les attentats à Paris au début de l'année. La Commission européenne a déjà mis sur la table une proposition en ce sens il y a deux ans, mais le Parlement européen n’a accepté que le mois passé d'enregistrer (provisoirement) les données de passagers sur les vols depuis et vers l'Europe. Un accord définitif n’est pas prévu pour la fin de l’année. « Que notre pays mette en œuvre sa propre loi PNR pendant ce temps ne pose pas problème », estime le Ministre Jambon. « Il faudra de toute façon instaurer une agence PNR belge. »