Le gouvernement investit dans une véritable culture de la sécurité

19 novembre 2015

Suite aux attentats de Paris, le gouvernement fédéral a non seulement durci les mesures de sécurité existantes, mais a aussi mis en œuvre une véritable batterie de mesures antiterroristes inédites. Celles-ci doivent permettre d’intensifier la lutte contre l’islamisme et le terrorisme et améliorer sensiblement la sécurité de nos citoyens. Le gouvernement a aussi dégagé des moyens supplémentaires dans cette optique : 400 millions d’euros, dont la moitié de financement structurel.

Les combattants qui reviennent de Syrie suscitent une grande inquiétude, ce qui est compréhensible. Les mesures les plus marquantes concernent dès lors ces « foreign fighters ». Les poursuites à leur encontre deviennent une priorité absolue : à leur retour en Belgique, ils seront directement envoyés derrière les barreaux. Toute personne soupçonnée de s’être radicalisée et qui s’apprête à partir à l’étranger pour rejoindre l’EI devra porter un bracelet électronique.

Renforcement de la force de frappe des services de sécurité

Dans la foulée, le gouvernement renforce la force de frappe de la police et des services de renseignements afin d’accélérer les enquêtes sur les infractions terroristes et d’améliorer leur efficacité. Ces services pourront recourir à des méthodes et technologies de recherche et d’information plus nombreuses mais aussi plus modernes, et ce, avec une plus grande facilité. Les mesures prévoient notamment une base de données regroupant des voix de suspects ainsi que des possibilités supplémentaires en matière d’écoutes téléphoniques. Les perquisitions dans le cadre d’enquêtes sur des faits de terrorisme pourront désormais avoir lieu 24 heures sur 24. Jusqu’à présent, la police devait s’en abstenir entre 21 heures et 5 heures. Par ailleurs, elle peut maintenant retenir un suspect pendant trois jours, contre 24 heures par le passé, ce qui laissera plus de temps aux enquêteurs pour réunir des preuves.

Amélioration de la collecte et de l’échange d’informations

Comme annoncé précédemment par le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Jan Jambon, notre pays n’attend plus l’Europe pour mettre en œuvre un mécanisme de contrôle et d’échange des données des passagers (PNR) : il va enregistrer lui-même ces données. La mesure concernera tous les vols. Elle sera ensuite étendue aux bus, trains et bateaux. Les tickets seront nominatifs et des contrôles d’identité seront systématiquement appliqués. L’ensemble des données des passagers seront enregistrées dans une base de données centralisée au SPF Intérieur. Elles permettront de cartographier les déplacements suspects et d’identifier des terroristes potentiels.

Outre une photo, le gouvernement compte aussi récupérer et conserver les données biométriques de tous les suspects figurant sur les listes de l’OCAM (Organe de coordination pour l’analyse de la menace). Leurs empreintes digitales et les traits caractéristiques de leur visage pourront par exemple être stockés sur leurs documents d’identité. L’enregistrement de données biométriques est important pour lutter contre le terrorisme mais il constitue aussi une avancée dans la lutte contre la fraude à l’identité.

Le gouvernement prévoit également l’introduction générale de la reconnaissance automatique des plaques minéralogiques (ANPR, ou « automatic number plate recognition ») pour la fin de l’année prochaine. Cette mesure permettra à la police de surveiller tout notre territoire avec une plus grande efficacité, 24 heures sur 24. Les agents pourront ainsi repérer plus facilement les véhicules impliqués dans des crimes ou des faits de terrorisme.

Amélioration structurelle à Molenbeek

En ce qui concerne la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean, le gouvernement annonce un plan d’action intégral, qui mise sur la répression mais aussi sur la prévention. Dans le volet des poursuites, priorité est donnée à la lutte contre l’économie illégale, la criminalité organisée et le radicalisme. À cet effet, la police locale recevra des renforts. Dans le même temps, le ministre Jan Jambon s’engage à améliorer la propreté et à embellir les rues.

Avant cela, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken avait pour sa part annoncé que les imams et prédicateurs seraient contrôlés et surveillés de près. Ceux qui se rendront coupables de prêches appelant à la haine seront expulsés du pays séance tenante.

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