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L’accord avec la Turquie doit mettre un terme à l’afflux massif de demandeurs d’asile

Les chefs d’État et de gouvernement ont conclu un accord avec la Turquie concernant la gestion de la crise de l'asile. « Cet accord est-il parfait ? Non. Est-il défendable ? Oui, certainement. Aujourd’hui, les résultats sur le terrain sont toutefois plus importants que la conclusion d’un accord », estime le parlementaire européen Sander Loones. « La Turquie doit joindre le geste à la parole et la Grèce doit aussi passer à la vitesse supérieure. L’afflux massif de demandeurs d’asile doit à présent s’arrêter. »
« Depuis des mois, la N-VA affirme qu’une politique de push-back est nécessaire, afin de décourager les familles avec enfants de s’aventurer dans une traversée mortelle sur des bateaux délabrés. Tout le monde s’y est opposé à cor et à cri, mais c'est enfin une chose acquise : tous les migrants illégaux seront reconduits vers la Turquie. Depuis des mois, nous plaidons également pour l’introduction d’une limite maximum au nombre de demandeurs d’asile qui peuvent être accueillis au sein de l’UE. Ce point aussi a fait l'objet de nombreuses critiques mais aujourd’hui, la réalité nous donne raison : l’accord prévoit la réinstallation dans l’UE de maximum 72 000 Syriens en provenance de Turquie. »
La conclusion de cet accord s’est avérée très laborieuse. « Avec cet accord , le président du Conseil européen, Donald Tusk, se positionne comme acteur de premier plan en Europe », déclare Loones. « Mais si tous les chefs de gouvernement lui avaient fait davantage confiance, il est probable que l'accord serait encore meilleur. À cause de l’intervention obstinée de Madame Merkel, quelques thèmes ont été ajoutés à la discussion, comme la libéralisation des visas et l’adhésion de la Turquie à l’UE. Nous aurions préféré que cela se passe autrement. »
Pas de chèque en blanc
L’accord diffère toutefois clairement du chèque en blanc turc que Merkel était prête à signer. Ainsi, le texte prévoit expressément que la Turquie ne bénéficie pas de laissez-passer pour une libéralisation des visas. Bien au contraire : l’ensemble des procédures et critères normaux restent en vigueur. Cet accord ne fait pas de la Turquie un nouveau membre de l’UE : seul un nouveau chapitre de négociation est ouvert. « En réalité, c’est très simple : l’UE peut mener autant de discussions avec la Turquie qu’elle le souhaite. Car cela signifie uniquement que la Commission européenne examine si la Turquie satisfait ou non à la norme européenne sur certains thèmes. Et il apparaît déjà clairement que les résultats seront négatifs », déclare Loones. « Mais même si la Commission européenne parvient à une autre conclusion, même si elle émet un jugement positif sur toute la ligne, tous les États membres doivent encore approuver l’adhésion à l’unanimité. Et avec la N-VA au gouvernement, cette unanimité européenne ne sera pas au rendez-vous. La Turquie n’a tout simplement pas sa place au sein de l’UE. »
Un accord défendable
Cependant, cet accord montre surtout que se baser sur nos propres forces européennes porte ses fruits. Il est clair que la fermeture des frontières au nord de la Grèce, où la Grèce s’est de fait isolée, a porté ses fruits. Le résultat est dès lors défendable : pas d’adhésion à l’Union, des positions fortes concernant une limite maximum de réfugiés à réinstaller et une approche nécessaire de toutes les routes terrestres et maritimes, avec des push-backs.
« Mais nous restons vigilants », conclut Loones. « La Turquie doit à présent reprendre de manière effective tous les migrants illégaux, comme convenu. La Grèce doit désormais enregistrer correctement les demandes d’asile et organiser le retour. Et surtout : l’afflux en Europe doit maintenant fortement diminuer. Nous continuerons en outre à veiller à ce que les délires d'adhésion européenne ou de suppression des visas pour tous les Turcs qui voyagent en Europe ne se concrétisent pas. Et si une nouvelle intervention en Grèce s’avère nécessaire, nous devons aussi le faire. S’ils ne sont pas capables de relever le défi, nous devons nous en occuper. En renforçant à nouveau nos frontières et en nous basant sur nos propres forces européennes, l'Union européenne devra à l'avenir reprendre le contrôle. »