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Van Overtveldt après le discours sur l’état de l’Union : « La bonne direction, mais un rythme trop lent »

Le discours annuel sur l’état de l’Union prononcé par la présidente Ursula von der Leyen a reçu un accueil favorable de la part de Johan Van Overtveldt, chef de délégation au Parlement européen et président de la commission des Budgets. « La Commission semble avoir retrouvé la bonne direction après avoir poussé le curseur trop loin du côté vert », estime-t-il. « Mais le rythme est insuffisant. L’Europe doit retrousser ses manches, surtout sur le plan économique. Une autonomie stratégique accrue est essentielle. »
Une économie interne forte, plus que jamais nécessaire
Pour Johan Van Overtveldt, l’économie européenne doit tourner à plein régime afin de répondre aux défis actuels et futurs. « Stimuler notre industrie et moderniser l’économie sont des priorités absolues. Recourir à l’endettement ou à une hausse des impôts, ce sont des solutions de facilité qui ne feront qu’aggraver les problèmes. La croissance structurelle est indispensable. »
Il pointe du doigt les chiffres économiques décevants, le faible niveau des investissements et la pression croissante sur les exportations. Sans véritable accélération de la croissance, d’autres ambitions risquent de rester lettre morte. Le fait que seulement 11 % des recommandations du rapport Draghi aient été mises en œuvre est, selon lui, particulièrement inquiétant. C’est pourquoi la délégation N-VA soutient la nouvelle feuille de route pour le marché unique à l’horizon 2028, destinée à renforcer le marché intérieur européen.
Pour Van Overtveldt, la Compétitivité La mesure dans laquelle des entreprises implantées dans un pays peuvent faire concurrence aux mêmes entreprises dans un autre pays. Depuis 1996, il existe en Belgique une loi visant à surveiller la compétitivité. Elle dispose que les charges salariales ne peuvent pas évoluer plus rapidement que la moyenne de nos trois pays limitrophes. Le CCE (Conseil Central de l’économie) mesure chaque année si cet objectif est atteint. compétitivité ne se limite pas à l’économie : « C’est aussi une stratégie de sécurité. L’Europe doit pouvoir monter en puissance sur les plans de la défense et de l’innovation. L’autonomie stratégique commence par une économie solide, un avantage technologique et des capacités propres fiables. »
Concernant les relations commerciales avec les États-Unis, Johan Van Overtveldt reste pragmatique : « Les accords en place représentent le maximum réalisable à ce stade. Chercher le conflit ne profite à personne. » Il met toutefois en garde contre les engagements liés aux achats d’énergie ou d’armement : « Si ces obligations affaiblissent notre industrie et accroissent notre dépendance envers les États-Unis, elles risquent de se transformer en chevaux de Troie. »
Migration et frontières
La création de prospérité doit redevenir une priorité centrale, insiste-t-il. Et cela ne passe pas par une confiance aveugle dans la migration : « La croissance de la productivité est bien plus importante. Sans un contrôle rigoureux des frontières extérieures et une application stricte des règles, nous perdrons le soutien de la population et la cohésion sociale. » La N-VA se félicite donc des moyens supplémentaires proposés par la Commission pour la gestion des frontières.
L’énergie nucléaire enfin reconnue
La N-VA plaide depuis longtemps pour que l’énergie nucléaire soit reconnue comme une source fiable et durable. « Je me réjouis que la Commission reconnaisse enfin pleinement que le nucléaire doit jouer un rôle clé dans le mix énergétique », déclare Van Overtveldt. « En ces temps géopolitiques instables, l’indépendance énergétique est cruciale. »
Nouveau budget européen
La proposition de la Commission pour le prochain cadre financier pluriannuel (2028–2034) constitue selon lui « un point de départ ». « Le cadre actuel est lourd et obsolète. Il faut une analyse approfondie des dépenses, avec une priorité accordée à la compétitivité, la défense, l’innovation et l’énergie. »
Enfin, Johan Van Overtveldt met en garde contre les excès de centralisation et la lenteur de la Commission européenne : « La direction est la bonne, mais la dynamique de rattrapage est trop lente. L’Europe a besoin de moins d’annonces et de plus d’action. »