Mathias Vanden Borre : « Les États-Généraux de Bruxelles vont faire un flop »

31 juillet 2023
Mathias Vanden Borre

Début juillet, le ministre bruxellois Clerfayt (DéFI) a levé un coin du voile sur les premiers résultats des « Futurs de Bruxelles », les tant attendus États-Généraux lors desquels les questions institutionnelles relatives à l’organisation de communes, des CPAS, des zones de police et de la Région doivent être abordées. « Il s’agit d’une énième consultation citoyenne qui, au vu de sa conception et de sa complexité, accouchera d’une souris. C’est un demi-million d’euros de gaspillés... », estime le député bruxellois Mathias Vanden Borre.

Une avalanche de thèmes afin de noyer le poisson

Selon le ministre Clerfayt, les Bruxellois évaluent « de manière positive » la situation actuelle et sont fortement attachés à Bruxelles. Ils se montrent particulièrement satisfaits en matière de culture, de sport, d’aide aux personnes et de santé. La propreté, la sécurité et le logement sont en revanche considérés comme des priorités. Mathias Vanden Borre reste néanmoins sur sa faim. « Les résultats des questions institutionnelles n’ont pas encore été analysés. Il s’agit pourtant du cœur des États-Généraux. Une avalanche de thèmes tels que l’urbanisme, l’environnement, le logement et la formation professionnelle a permis de noyer le poisson. »

Absence de politique uniforme et harmonisée

Vanden Borre n’est guère surpris des bons résultats en matière de culture, de sport, d’aide aux personnes et de santé. « Ces compétences relèvent des Communautés, et la Communauté flamande investit plus d’un milliard d’euros par an à Bruxelles. » Il ne s’étonne pas non plus du fait que la propreté et la sécurité soient considérées comme des priorités. « Ces missions sont réparties entre la Région et les 19 communes. Ce véritable labyrinthe empêcher de mener une politique uniforme et harmonisée. Mais ces questions institutionnelles se trouvent reléguées au second plan à cause de l’avalanche de thèmes abordés lors des États-Généraux. On n’essaie même pas de démêler ce nœud institutionnel. La mauvaise politique, qui semble être la norme à Bruxelles, continue. »

Aucun changement de toute la législature

Le Parlement bruxellois reste en outre dans l’incertitude. « Le Parlement n’a nullement été impliqué dans le processus relatif aux Futurs de Bruxelles. Il lui faudra attendre que le rapport final soit présenté en septembre pour qu’il puisse en prendre acte. Ecolo/Groen et one.brussels-Vooruit se sont fait baratiner par rapport aux réformes institutionnelles. Absolument rien n’a changé de toute la législature », souligne Vanden Borre.

Réforme impossible : mission accomplie pour le ministre Clerfayt

Vanden Borre craint que les Futurs de Bruxelles ne fassent un flop. « On ne sait absolument pas ce qui va se passer. Le rapport est attendu pour septembre, et il faudra certainement plusieurs mois avant qu’il ne figure à l’ordre du jour du Parlement. Nous serons alors à quelques mois des élections et il sera bien évidemment impossible de mener la moindre réforme. Mission accomplie, donc, pour le ministre Clerfayt et son parti DéFI, qui rejettent toute simplification institutionnelle à Bruxelles », conclut Vanden Borre.

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