Le service communautaire obligatoire pour les chômeurs de longue durée reste tabou à Bruxelles

5 juillet 2023
Gilles Verstraeten

Le 1er janvier 2023, le Gouvernement flamand a introduit un service Communautaire Qualifie tout ce qui a trait aux rapports entres les régions et les communautés. Ces rapports sont réglés par une législation linguistique détaillée datant de 1966 et les six réformes de l’État, de 1970 à ce jour. Il n’est toutefois pas uniquement question de conflits de nature culturelle et linguistique mais également de visions diamétralement opposées concernant la politique socio-économique, la migration, la justice, etc. Un déficit démocratique s’est créé avec deux opinions publiques scindées. communautaire obligatoire dans le but de confier des tâches utiles à la société aux chômeurs de longue durée sans emploi depuis plus de deux ans. La résolution de la N-VA visant à introduire ce même système à Bruxelles a malheureusement été rejetée. Même l’Open Vld, qui a pourtant contribué à l’introduction de la mesure en Flandre, s’est abstenu. Le député bruxellois Gilles Verstraeten n’est guère surpris : « Les mesures d’activation et de promotion de l’emploi ne suscitent guère d’intérêt ni d’enthousiasme à Bruxelles. La différence d’approche par rapport à la Flandre est saisissante. »

Le service communautaire obligatoire permet aux chômeurs de longue durée de réaliser des tâches utiles à la société et accessibles au sein d’administrations locales, d’asbl et d’écoles et fait office de tremplin vers un emploi traditionnel. Les chômeurs de longue durée peuvent apporter leur aide lors d’événements, nettoyer des parcs, transporter des personnes ou aider dans des écoles. « Le service communautaire doit être un levier d’intégration sociale, sociétale et professionnelle. Il permet aux chômeurs de longue durée, très éloignés du marché du travail, d’acquérir un rythme de travail et de renforcer leurs compétences de manière accessible et peu contraignante. Et de contribuer ainsi au fonctionnement de la société », explique Verstraeten. « Cela leur permet également de montrer leur volonté de travailler. Si un demandeur d’emploi refuse cette possibilité dans son parcours d’insertion, il peut être sanctionné. »

40 000 chômeurs de longue durée à Bruxelles

Verstraeten est convaincu que le service communautaire obligatoire pourrait également porter ses fruits à Bruxelles : « Bruxelles compte plus de 40 000 chômeurs de longue durée, dont plus de la moitié sont sans emploi depuis plus de cinq ans. Ces personnes sont souvent ignorées par les employeurs. Chacune d’entre elles mérite pourtant un emploi adéquat et une possibilité de sortir de l’isolement. À travers cette mesure, nous montrons que nous n’abandonnons pas ce groupe de chômeurs et souhaitons les activer. Nous pouvons par ailleurs adapter le système aux spécificités de Bruxelles, en donnant par exemple la priorité à l’acquisition ou à l’approfondissement des connaissances en néerlandais et en français. »

L’Open Vld s’abstient

Verstraeten a défendu le service communautaire obligatoire pour les chômeurs de longue durée devant la commission de l’Emploi du Parlement bruxellois. En vain, la résolution n’ayant finalement pas été adoptée. L’Open Vld, qui a pourtant contribué à l’introduction de la mesure en Flandre, s’est abstenu. Verstraeten : « Le chômage est un problème majeur à Bruxelles, mais le gouvernement n’utilise pas suffisamment, voire pas du tout, les leviers dont il dispose. Seule la N-VA continue de proposer des mesures d’activation. La Flandre a introduit cette mesure ainsi que le bonus à l’emploi et l’inscription obligatoire des bénéficiaires du revenu d’intégration et des Ukrainiens auprès du VDAB Le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), c’est-à-dire le service flamand pour l’emploi et la formation professionnelle, est un service public flamand qui rassemble l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et qui a essentiellement pour mission de faire office d’intermédiaire pour les demandeurs d’emploi et de les aider à trouver du travail. Depuis la réforme de l’État de 1989, les services de l’emploi relèvent des régions et la formation professionnelle est une compétence communautaire. Le pendant wallon du VDAB est le Forem et le pendant bruxellois est Actiris. VDAB .  À Bruxelles, on se contente d’un bilan de compétences obligatoire, le PS et Ecolo se refusant toutefois à prononcer le mot "obligatoire" lors des débats. La différence de philosophie entre Bruxelles et la Flandre par rapport à la politique relative au marché du travail et à l’activation des demandeurs d’emploi est saisissante. Trop, d’ailleurs. »

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