La N-VA sévère envers le gouvernement bruxellois : « Une politique teintée d’incompétence et d’immobilisme »

27 janvier 2022

Le gouvernement Vervoort III en est à la mi-mandat. La N-VA bruxelloise en a donc profité pour dresser un rapport intermédiaire on ne peut plus clair : « Cette administration de gauche se retrouve inlassablement nantie d’œillères qui empêchent des réformes pourtant indispensables. Bruxelles ne cesse de s’enfoncer, mais le gouvernement Vivaldi se contente de regarder », dénoncent les députés N-VA Cieltje Van Achter, Gilles Verstraeten et Mathias Vanden Borre.

Les trois députés bruxellois sont revenus sur trois années intenses : « Nous avons soumis 546 questions et 37 propositions de loi », explique la cheffe de groupe Cieltje Van Achter. « Nous essayons toujours d’être constructifs, mais parfois, il faut savoir mettre le doigt là où ça fait mal. » C’est une nécessité absolue, car la gestion politique de la Région de Bruxelles-Capitale se caractérise aujourd’hui par l’ignorance et l’immobilisme.

Cumul d’erreurs dans l’approche du coronavirus

Les deux dernières années auront bien évidemment été marquées par le coronavirus. Mais là aussi, le ministre de la Santé Maron a cumulé les erreurs, à tel point que la N-VA est allée jusqu’à réclamer sa démission. Sa collègue Elke Van den Brandt était pour sa part aux abonnées absentes. Le faible taux de vaccination s’explique notamment par la prise en compte trop tardive de la diversité de la capitale. « La politique d’intégration est un échec. En Flandre, elle permet aux nouveaux arrivants de mieux comprendre notre société. Mais à Bruxelles, de nombreux îlots se sont formés où règne la méfiance et sur lesquels les autorités n’ont aucune prise », explique Gilles Verstraeten.

Une lourde culpabilité

Le ministre des Finances et du Budget Sven Gatz aurait lui aussi dû démissionner, estime la N-VA. La dette bruxelloise a augmenté à un rythme jamais vu et s’élève aujourd’hui à 3,5 milliards d’euros. Cieltje Van Achter dénonce : « Gatz entend "résoudre" le problème au moyen d’astuces lui permettant de renvoyer la facture aux navetteurs et aux contribuables flamands. Il n’est nullement question de réformes ni d’économies. » 

Criminalité lourde

Bruxelles est également confrontée aux drogues et à la criminalité lourde. La récente opération Sky l’illustre parfaitement, mais le gouvernement bruxellois continue de nier la réalité. « On dirait Ali le comique », explique Mathias Vanden Borre. « Vervoort continue de prétendre que Bruxelles est une ville sûre alors que la police parle de plaque tournante de la mafia albanaise. »

Des chiffres de la pauvreté désolants et de plus en plus de sans-abri

Les chiffres de la pauvreté font eux aussi tache. « 38 % des habitants sont menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale. Un Bruxellois sur trois est inactif. Chez les jeunes de moins de 25 ans, 25 % n’ont pas d’emploi. Que fait le gouvernement Vervoort ? Il continue de miser sur des emplois subsidiés sans intérêt. Ce n’est pas ce qu’attendent nos entreprises. Elles veulent des travailleurs bien formés », explique Gilles Verstraeten, qui souligne également l’augmentation du nombre de sans-abri. « Plus de la moitié d’entre eux sont liés à la migration et à l’illégalité. Et pourtant, le gouvernement bruxellois souhaite construire un nouveau centre d’accueil à Haren. Cela ne va faire que renforcer la position de Bruxelles en tant que plaque tournante du trafic d’êtres humains et aggraver le problème des sans-abri. »

Dogmes verts

Comme au niveau fédéral, les dogmes verts marquent aussi la politique climatique et énergétique de Bruxelles. « L’interdiction du diesel est prévue en 2030, mais personne ne sait comment elle sera mise en œuvre. Le gouvernement a bétonné son ordonnance climat d’une façon telle que la politique climatique bruxelloise sera déterminée par des juges. Pendant ce temps, les Bruxellois paient jusqu’à 300 euros de plus pour leur électricité que les Flamands, alors que les prix continuent d’augmenter et que la libéralisation pourtant si nécessaire du marché bruxellois de l’énergie est rendue impossible », explique Cieltje Van Achter.

Revirement nécessaire

La Région de Bruxelles-Capitale reste un enchevêtrement d’îlots et de baronnies. Les réformes institutionnelles indispensables ne sont pas mises en œuvre. « On s’agite à la marge », expliquent les trois députés. « Des réformes majeures, tant politiques qu’institutionnelles, sont absolument nécessaires pour parvenir enfin à un revirement. Cependant, l’actuelle gestion politique de gauche de la Région de Bruxelles-Capitale, dirigée depuis trois décennies par le PS, avec Rudi Vervoort à la barre pour la troisième législature consécutive, se retrouve inlassablement nantie d’œillères », concluent Cieltje Van Achter, Gilles Verstraeten et Mathias Vanden Borre.

Aperçu des principaux points (PDF, 223,73 ko).

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