Le nombre de Bruxellois sur liste d’attente pour un logement social effroyablement élevé

18 novembre 2021
Mathias Vanden Borre

Le nombre de personnes se trouvant sur liste d’attente pour un logement social à Bruxelles est consternant. Le 1er octobre 2021, 50 871 ménages se trouvaient sur liste d’attente, soit plus de 133 000 Bruxellois (plus de 10,5 % de la population !), dont environ 35 000 enfants de moins de 12 ans. « Depuis début 2020, la liste d’attente a augmenté de 8,3 % (+ 3909 ménages). Comme nous l’avons déjà expliqué à plusieurs reprises, la crise du coronavirus a mis au jour de manière douloureuse plusieurs problèmes structurels à Bruxelles », déclare le député bruxellois Mathias Vanden Borre.

Les chiffres sont d’autant plus dramatiques que le nombre de logements sociaux loués a baissé en 2020. La Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) gère en effet 40 215 logements, mais seulement 35 573 d’entre eux sont occupés. Par rapport à l’année précédente, ce nombre a baissé de 272 logements. « La secrétaire d’État compétente Ben Hamou cherche à attribuer ces mauvais chiffres au coronavirus, mais la réalité va bien au-delà. La construction et la rénovation des logements sociaux sont tout simplement beaucoup trop lentes à Bruxelles. Le gouvernement est encore occupé à mettre en œuvre les plans d’il y a 16 ans (+ 5000 logements) et 10 ans (+ 6720 logements), avec des taux de réalisation de respectivement 65 et 34 %. L’objectif actuel de fournir 5500 logements d’ici 2024 est donc irréaliste », fait remarquer Vanden Borre.

Les ambitions bruxelloises ne sont que théoriques

Le nombre de rénovations complètes accuse lui aussi un retard considérable, souligne Vanden Borre. « À peine 13,5 % du nombre de rénovations prévues ont été réalisés. Ces rénovations sont pourtant essentielles pour le bien-être des habitants et l’atteinte des objectifs climatiques. Que ce soit la construction de logements sociaux ou les ambitions climatiques du gouvernement, tout n’est donc que théorie. En Flandre, les partis de gauche et des organisations telles que De Woonzaak et Klimaatzaak ne manquent pas de condamner la politique relative à la construction de logements sociaux et les ambitions climatiques. La situation est pourtant loin d’être aussi inquiétante que dans la capitale. Où sont les voix discordantes à Bruxelles ? », se demande Vanden Borre.

Aperçu des chiffres de la rénovation :

  • Rénovations complètes : 67 sur 1616 (4,1 %)
  • Rénovations de l’enveloppe du bâtiment : 699 sur 6320 (10,9 %)
  • Rénovations des composants techniques : 3247 sur 21 872 (14,8 %)
  • Nombre total : 4013 sur 29 808 (13,5 %)

Attribution des logements sociaux : arbitraire et copinage

Des questions se posent également quant à l’attribution des logements sociaux. En 2020, seuls 1 685 logements ont été attribués, une baisse de 26 % par rapport à 2019. À peine 40 % de ces 1 685 logements ont été attribués à de nouveaux locataires selon l’ordre de la liste d’attente. Dans les autres cas, il y a eu des mutations et des Transferts Les flux monétaires de la Flandre vers Bruxelles et la Wallonie sont appelés des transferts. Le montant des transferts par le biais du budget fédéral, de la loi de financement et de la sécurité sociale serait de 6 à 7 milliards d’euros par an, voire de 11 milliards d’euros s’il est tenu compte du remboursement de la dette. Le montant des transferts est toujours contesté du côté francophone où les transferts sont considérés comme une mesure de solidarité. Une étude du Vives (KULeuven) a démontré que les transferts ne servent pas la solidarité mais ont plutôt un effet paralysant sur la croissance tant de l’économie wallonne que de l’économie flamande. transferts ainsi que des attributions par accord ou dérogation. Vanden Borre réagit : « La possibilité d’attribuer un logement social par accord ou dérogation doit être limitée. Cette pratique ouvre en effet la porte à l’arbitraire et au copinage. De manière générale, on observe à Bruxelles un manque total de contrôle des obligations à respecter pour louer un logement social, comme les conditions de revenus, les connaissances linguistiques, la possession d’un logement à l’étranger, etc. Le "Plan d’urgence Logement" ne contient par ailleurs pas la moindre mesure de lutte contre la fraude sociale. J’appelle une nouvelle fois le gouvernement à mener une politique globale misant à la fois sur des logements sociaux supplémentaires et une attribution efficace et juste des logements existants. »

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