Espérons que la vaste opération antidrogue de la police et de la justice fera ouvrir les yeux au ministre-président Vervoort

28 octobre 2021
Mathias Vanden Borre

La découverte d’un nouveau réseau criminel sur le territoire bruxellois à la suite d’une vaste opération antidrogue de la police fédérale pourrait faire ouvrir les yeux au ministre-président Vervoort (PS). « Il est temps pour le gouvernement bruxellois de refaire de la lutte contre le crime organisé une priorité », estime le député bruxellois Mathias Vanden Borre.

À Bruxelles, la lutte contre le crime organisé n’est absolument pas une priorité. S’il s’agissait encore d’un thème prioritaire dans l’ancien plan de Sécurité bruxellois, ce n’est plus le cas dans le nouveau (2021-2024). « J’ai plusieurs fois mis en garde Rudi Vervoort contre les bandes criminelles et le crime organisé à Bruxelles. Il s’est toujours montré laconique. Avant les vacances d’été, il déclarait ceci : « La criminalité violente baisse de manière générale et il n’y a aucun signe objectif d’une augmentation notable des activités de bandes organisées sur le territoire de Bruxelles »" Quelle erreur », regrette Vanden Borre.

Le crime organisé de plus en plus enraciné dans le tissu social

Certains décideurs et universitaires bruxellois minimisent le phénomène des bandes urbaines liées au trafic de drogue. « Le crime organisé a ainsi pu s’enraciner encore plus profondément dans le tissu social. L’horeca est un secteur sensible à l’infiltration de la criminalité organisée, mais aussi les salons de massage, les entreprises de location de voitures, les car wash, les magasins d’achat d’or, les clubs sportifs et même le Marché Matinal, où une importante quantité de cocaïne a été découverte récemment », explique Vanden Borre.

Fusillades et violences de rue

Entre-temps, Bruxelles est à nouveau confrontée à des violences de rue. Au mois d’octobre, Molenbeek a ainsi été le théâtre de quatre fusillades ayant fait trois victimes « Ces incidents nous font penser aux troubles de l’été 2020. Des règlements de comptes avaient alors eu lieu dans le milieu de la drogue bruxellois, des familles rivales se disputant des territoires depuis des mois afin de mettre la main sur le trafic. Cela n’avait toutefois pas suffi à faire ouvrir les yeux aux décideurs bruxellois », déplore Vanden Borre.

Les bandes criminelles tirent profit de la fragmentation

Si le réseau criminel a jusqu’ici pu rester aussi discret, c’est en partie dû au fait que la Région n’est pas en mesure de se faire une idée précise du crime organisé à Bruxelles. « La plus-value de l’organisme d’intérêt public Bruxelles Prévention & Sécurité (BPS) n’a malheureusement toujours pas été démontrée. Ce n’est qu’une couche de crème de plus sur le mille-feuille bruxellois. Les bandes criminelles tirent par ailleurs profit de la fragmentation entre la Région, les communes et les six zones de police Avec une meilleure connaissance du phénomène, la Région pourrait pourtant prendre des mesures plus efficaces contre le crime organisé », conclut Mathias Vanden Borre.

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