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La N-VA souhaite une politique climatique qui place la prospérité et la compétitivité au centre des préoccupations

« Les ambitions de la loi européenne sur le climat sont très élevées, mais guère réalistes ni suffisamment chiffrées. » L’eurodéputé Johan Van Overtveldt réclame davantage de réalisme et de nuance dans le débat. « Vous avez beau soutenir l’objectif général et vous contenter d’émettre quelques réserves, vous risquez de vous faire taxer immédiatement de climatosceptique. »
La Commission européenne a présenté son « Green Deal » en décembre 2019. L’idée centrale est de rendre l’UE neutre sur le plan climatique d’ici 2050. « La N-VA soutient l’objectif de neutralité climatique au niveau de l’UE d’ici 2050 », souligne Van Overtveldt. « L’Europe peut et doit jouer un rôle de leader vers une transition durable et innovante. Les investisseurs sauront ainsi à quoi s’en tenir. »
Tous les États membres neutres sur le plan climatique
Le Parlement européen souhaite toutefois aller un peu plus loin que la Commission européenne.
Il aimerait ainsi que non seulement l’UE, mais aussi chaque État membre, soit neutre sur le plan climatique d’ici 2050, passant outre la diversité entre les États membres et les entités fédérées. La Flandre est par exemple une petite région densément peuplée, avec des clusters industriels importants et énergivores.
Le Parlement européen se perd dans une surenchère d’objectifs
Les objectifs climatiques pour 2030 sont par ailleurs renforcés. En 2014, le Conseil européen avait décidé que l’UE devrait réduire ses émissions d’au moins 40 % d’ici 2030. Si toutes les décisions sont mises en œuvre, l’UE atteindra de facto une réduction de 45 %. La nouvelle Commission européenne souhaite aller plus loin et estime qu’un objectif de 55 % d’ici 2030 reste réaliste. Pour ce faire, des investissements supplémentaires à hauteur de 350 milliards d’euros par an seront nécessaires durant les dix prochaines années. La commission parlementaire souhaite même pousser jusqu’à 60 %. Nous verrons si cette ambition résiste à l’épreuve du vote.
Pour Johan Van Overtveldt, le Parlement européen se perd dans une surenchère d’objectifs. « Je suis inquiet, car les coûts financiers et sociaux pourraient être immenses. Et il n’y a pas eu d’analyse d’impact au niveau des États membres. Nous sommes donc censés entamer ce trajet à l’aveugle, munis d’une boussole défectueuse. »
Néfaste pour le climat, l’économie et les citoyens
Le Parlement européen s’imagine un système énergétique basé sur les énergies renouvelables. Irréaliste, selon Van Overtveldt. « Je suis tout à fait favorable aux énergies renouvelables, mais une Europe neutre sur le plan climatique sans énergie nucléaire, ce n’est qu’un doux rêve. Le fait que le gouvernement violet-vert accepte sans broncher le renforcement des ambitions d’ici 2030 et la volonté de neutralité climatique au niveau des États membres tout en limitant les possibilités d’atteindre ces objectifs en sortant du nucléaire est problématique et néfaste pour le climat, l’économie et les citoyens. »
Un débat sans tabou
« Nous voulons une politique qui place la prospérité et la Compétitivité La mesure dans laquelle des entreprises implantées dans un pays peuvent faire concurrence aux mêmes entreprises dans un autre pays. Depuis 1996, il existe en Belgique une loi visant à surveiller la compétitivité. Elle dispose que les charges salariales ne peuvent pas évoluer plus rapidement que la moyenne de nos trois pays limitrophes. Le CCE (Conseil Central de l’économie) mesure chaque année si cet objectif est atteint. compétitivité au centre des préoccupations. Nous réclamons un débat sans tabou et la transparence vis-à-vis des citoyens quant à la facture verte. »