Violence liée au trafic de drogue à Bruxelles : une spirale de violence meurtrière et d’impuissance politique

21 juin 2022

Douze fusillades en dix mois à Molenbeek : tel est le triste bilan depuis le début de l’année scolaire. Mais Molenbeek n’est pas la seule touchée par cette flambée de violence urbaine entre bandes liées au trafic de drogue. Pensons par exemple au règlement de comptes entre bandes criminelles albanaises qui a eu lieu sur la place De Brouckère il y a quelques semaines et aux fusillades qui se sont produites à Forest, Saint-Gilles, Anderlecht, etc. « Le temps presse pour Bruxelles. La situation est très grave. Il est grand temps que le gouvernement bruxellois et les communes le comprennent et fassent de la lutte contre le crime organisé une priorité », estime le député bruxellois Mathias Vanden Borre.

Ces dernières années, Bruxelles est devenue une véritable plaque tournante pour les bandes criminelles. « Le fait qu’elles aient pu passer sous les radars jusqu’à présent s’explique en partie par la fragmentation entre la Région, les communes et les six zones de police. Cela fait le jeu des bandes criminelles », explique Mathias Vanden Borre. « Les experts et services de police le confirment. Sans que l’on ne s’en soit rendus compte, Bruxelles est devenue une véritable plaque tournante internationale du crime organisé. »

Le crime organisé s’est infiltré partout

Les responsables politiques bruxellois minimisent systématiquement le problème des bandes urbaines liées au trafic de drogue à Bruxelles. Ce serait un « problème de perception » ou la faute d’Anvers. Pendant ce temps, des gens sont abattus sur les trottoirs de la ville et le crime organisé s’infiltre sans peine à travers le tissu social...

Vervoort vit dans un monde parallèle

Le ministre-président Vervoort reste impassible. Avant les vacances d’été, il affirmait que la criminalité violente était en baisse de manière générale et qu’il n’y avait aucun signe objectif d’une augmentation du nombre de bandes organisées sur le territoire bruxellois. « C’est n’importe quoi. Cet homme vit dans un monde parallèle où il agit réellement. Mais ce n’est malheureusement pas le cas dans la réalité. » Et pendant ce temps, la Région « investit » l’argent destiné à notre sécurité dans des salles de shoot et un centre pour consommateurs.

Action urgente

Pour la N-VA, Bruxelles devrait davantage miser sur une présence policière permanente dans les quartiers à problèmes et le maintien de l’ordre, les autorités locales devant disposer de plus de pouvoirs pour lutter contre la criminalité. La criminalité organisée est souvent ancrée au niveau local : production et trafic de drogue, trafic d’êtres humains, blanchiment d’argent à travers l’immobilier et l’horeca... « Il incombe aux autorités administratives d’éviter que des organisations criminelles ne puissent s’implanter, par exemple au moyen d’une enquête d’intégrité. Bruxelles n’est malheureusement nulle part sur ce plan. J’appelle une nouvelle fois le ministre-président à convoquer d’urgence le Conseil régional de sécurité et à élaborer un plan d’action. J’ai déjà soumis plusieurs questions à ce sujet au parlement, mais elles ne figurent toujours pas à l’ordre du jour à cause de l’arriéré accumulé. Une énième preuve du fait que les responsables politiques ne prennent pas la situation suffisamment au sérieux », conclut Vanden Borre.

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