Une « agence de voyage » parisienne pour couvrir les subsides francophones en Flandre

11 mai 2023
Jeroen Tiebout

Près de 800 000 euros par an : tel est le montant que la Communauté française verse à l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, une organisation « parisienne » qui à son tour octroie des subsides à des organisations francophones en Flandre. L’information a été révélée par la RTBF. Le député flamand Jeroen Tiebout appelle les autorités francophones à mettre un terme à ce gaspillage d’argent public et à cette forme déguisée d’impérialisme culturel une bonne fois pour toutes. « Construction obscure ou non, en quoi la Communauté française devrait-t-elle dépenser de l’argent public en Flandre ? On est chez nous, chers amis. »

Via cette construction, la Fédération Wallonie-Bruxelles verse des subsides à une organisation internationale chargée de promouvoir la culture francophone « à travers le monde ». Elle verse à son tour cet argent à PointCulture, une asbl qui octroie différents subsides à l’Action Fouronnaise, au Nœud de Gand, au Club Richelieu de Knokke et Ostende et à toute une série d’asbl dans des communes à facilités et des communes comme Dilbeek, Vilvorde et Tervuren.

Voyage à Dubaï

Il s’agit de la même association qui a organisé le fameux voyage à Dubaï du greffier du Parlement wallon et d’innombrables voyages visant à promouvoir la culture francophone depuis 2014. De nombreux responsables politiques wallons en sont d’ailleurs membres.

Anticonstitutionnels

« En plus de ces voyages, 800 000 euros ont donc été consacrés à des subsides en Flandre. De tels subsides ont pourtant déjà été rejetés à plusieurs reprises par la Cour constitutionnelle, qui les a jugés anticonstitutionnels. La Fédération Wallonie-Bruxelles n’a pas à verser de subsides en Flandre, pas même en passant par la France », estime Jeroen Tiebout.

Suffisamment de défis

« En Flandre, c’est la Flandre qui est compétente en matière linguistique et culturelle, et le néerlandais est notre langue Communautaire Qualifie tout ce qui a trait aux rapports entres les régions et les communautés. Ces rapports sont réglés par une législation linguistique détaillée datant de 1966 et les six réformes de l’État, de 1970 à ce jour. Il n’est toutefois pas uniquement question de conflits de nature culturelle et linguistique mais également de visions diamétralement opposées concernant la politique socio-économique, la migration, la justice, etc. Un déficit démocratique s’est créé avec deux opinions publiques scindées. communautaire dans laquelle nous interagissons, collaborons, faisons du sport et vivons. Les autorités devraient savoir qu’il existe des règles et des accords. Des règles constitutionnelles, en l’occurrence. Il me semble en outre que la Wallonie et Bruxelles ont déjà bien assez de défis à relever de leur côté », conclut Tiebout.

Il va maintenant se pencher sur les mesures à prendre pour mettre un terme à cette situation.

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