Samusocial : les partenaires de gouvernement successifs ont laissé faire le PS

13 juin 2017
Liesbet Dhaene

« Les scandales du PS autour du Samusocial se succèdent », a réagi la parlementaire bruxelloise Liesbet Dhaene à l’information selon laquelle des proches de mandataires du PS occupaient un poste au sein de l’asbl. « Mais si le PS a pu agir de la sorte pendant tant d’années, c’est en partie en raison du silence coupable des partis successifs qui ont été à la tête des différents niveaux de pouvoir bruxellois avec le PS. »

En octobre 2013, la membre du PS Pascale Peraïta avait déjà reçu des indemnités excessives en tant que directrice du Samusocial. Un mois plus tard, il s’est avéré qu’elle vivait dans un logement du CPAS en dépit de cette rémunération royale. Et elle a pourtant été nommée administratrice déléguée du Samusocial deux mois plus tard. Les ministres compétents de l’époque, Evelyne Huytebroeck (Ecolo) et Brigitte Grouwels (CD&V), étaient présentes et n’ont rien fait. « Elles avaient pourtant déjà reçu plusieurs mois auparavant un rapport accablant de l’Inspection des Finances, qui faisait état d’infractions à la législation relative à l’adjudication publique », explique Dhaene.

Ce même rapport soulignait également la nécessité d’améliorer la transparence au niveau des flux financiers, surtout entre le CPAS de Bruxelles et le Samusocial. « Que le conseil du CPAS bruxellois n’ait pas été au courant de ce qui se passait au sein du Samusocial est très difficile à croire », estime Dhaene. « Par ailleurs, la décision d’attribuer un logement social à Peraïta a été prise à l’unanimité des voix de l’ensemble des membres du conseil du CPAS. Y compris ceux d’Ecolo, du MR, du cdH et du sp.a. »

Mission étendue, subsides augmentés

Lorsque les ministres Céline Fremault (cdH) et Pascal Smet (sp.a) sont entrés en fonction en tant que ministres de tutelle en 2014, la première chose qu’ils ont faite a été d’étendre la mission du Samusocial et d’augmenter substantiellement les subsides de l’ASBL. « Un contrat de gestion a été conclu pour la première fois », admet Dhaene. « Mais le fait que celui-ci ne permettait qu’un contrôle limité a été justifié par la nécessité de trouver un ‘compromis’. »

Pour finir, il est étonnant de constater que ce dernier scandale a été mis en avant dans les médias par Ecolo, maintenant que le parti se trouve dans l’opposition. Lors de la législature précédente, leur ministre de tutelle a tout entendu, tout vu et a préféré se taire. « Après cette affaire, tous les partis bruxellois crient au scandale », constate Dhaene. « Mais il n’y aura de véritable changement que s’ils contribuent réellement à une nouvelle culture politique. »

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