Quid de l’intégration obligatoire à Bruxelles ?

14 juin 2021
Annebel Tavernier

La mise en place d’un parcours d’intégration obligatoire à Bruxelles se fait attendre depuis quelque temps déjà. La date initiale avait été fixée au 1er janvier 2020, mais près d’un an et demi plus tard et plus de quatre ans après l’approbation de l’ordonnance au Parlement bruxellois, il n’en est toujours nullement question. « Quand le ministre bruxellois compétent Maron va-t-il enfin respecter sa part des engagements ? », se demande la députée flamande Annabel Tavernier.

La Flandre a mis en place un parcours d’intégration obligatoire pour les nouveaux arrivants dès 2004. À la fin de la législature précédente, la Communauté flamande, la Commission Communautaire Qualifie tout ce qui a trait aux rapports entres les régions et les communautés. Ces rapports sont réglés par une législation linguistique détaillée datant de 1966 et les six réformes de l’État, de 1970 à ce jour. Il n’est toutefois pas uniquement question de conflits de nature culturelle et linguistique mais également de visions diamétralement opposées concernant la politique socio-économique, la migration, la justice, etc. Un déficit démocratique s’est créé avec deux opinions publiques scindées. communautaire française (COCOF) et la Commission communautaire commune (CCC) avaient conclu un accord de coopération afin de rendre l’intégration obligatoire à Bruxelles également. Alors que les délais des 1er janvier 2020 et 1er janvier 2021 n’ont pas été respectés, la mise en place du parcours d’intégration obligatoire continue d’être repoussée, sans nouvelle date concrète.

Aucun sentiment d’urgence

Fin de l’année dernière, le ministre Maron avait déclaré viser une entrée en vigueur de l’intégration obligatoire à l’été 2021, explique Annabel Tavernier. « La troisième fois n’aura pas non plus été la bonne. L’outil informatique bruxellois censé permettre aux communes de détecter le groupe cible et d’assurer le suivi administratif des parcours ne sera prêt qu’à l’automne. La disponibilité de cet outil informatique est une condition nécessaire pour le lancement de l’intégration obligatoire. La N-VA craint de plus en plus que ces reports ne se muent en abandon définitif. Nos partenaires bruxellois ne semblent pas du tout pressés. »

Qu’attend le ministre Maron ?

Alors que la Flandre est prête depuis un certain temps déjà, elle doit ronger son frein, souligne Tavernier. « Dans sa réponse à une question écrite, le ministre flamand de l’Intégration Somers a confirmé que la Flandre était déjà prête à respecter ses engagements et qu’elle apportait son soutien à ses partenaires bruxellois. Le ministre Maron doit mettre en œuvre l’intégration obligatoire au plus vite. Qu’attend-il ?! »

Besoin d’une plus grande cohésion sociale à Bruxelles

Le ministre bruxellois Maron ne rend pas du tout service aux habitants ni aux nouveaux arrivants dans notre capitale, explique Annabel Tavernier. « Au contraire, une ville cosmopolite comme Bruxelles a tout intérêt à aider les nouveaux arrivants à être autonomes et à se faire une place dans la société au plus vite. La défense d’un socle commun de normes et de valeurs à travers un trajet d’intégration de qualité ne peut que favoriser la cohésion sociale dans notre capitale. »

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