Prolongation du fonds Juncker : une décision trop hâtive

14 novembre 2016
Prolongation du fonds Juncker : une décision trop hâtive

La Cour des comptes européenne estime que la Commission a pris une décision trop hâtive quant à la possible prolongation et extension du fonds FEIS, mieux connu sous le nom de fonds Juncker. Celui-ci doit faire office de levier pour au moins 315 milliards d’investissements publics et privés en Europe. La Commission souhaite prolonger ce fonds de deux ans, soit jusqu’en 2020, et augmenter le montant des emprunts à 500 milliards d’euros.

L’eurodéputé Sander Loones se range à l’avis de la Cour des comptes : « En plus d’un vaste programme de réformes et d’un plan d’épargne détaillé, une politique d’investissement efficace doit générer croissance et emplois. Telle était l’idée sous-jacente au fonds Juncker. Ce n’est qu’une fois son succès démontré que l’on pourra envisager de prolonger le projet. Et ces preuves sont actuellement inexistantes ou insuffisantes. » Sa collègue Anneleen Van Bossuyt souhaite également tout d'abord des données concrètes sur le succès réel du FEIS : « Les moyens européens doivent être mis en œuvre de la manière la plus pertinente possible. Cela vaut tout particulièrement pour le fonds FESI, car pour son financement, la Commission pratique des coupes dans des programmes européens efficaces en faveur de la recherche et des infrastructures. »

Contre son propre avis

La Commission entend écarter l’avis de la Cour des comptes et procéder malgré tout à l’extension du fonds Juncker. « C’est très étrange », estime Van Bossuyt. « L’Europe ne tient pas suffisamment compte de ce que vit le citoyen, mais, dans sa fuite en avant, va également à l’encontre de l’avis de ses propres instances de contrôle. »

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