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« Madame von der Leyen, il est minuit moins cinq ! »
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À la veille de la dernière année de législature de la Commission, les eurodéputés Geert Bourgeois et Johan Van Overtveldt s’inquiètent de la situation de l’Europe en matière de Compétitivité La mesure dans laquelle des entreprises implantées dans un pays peuvent faire concurrence aux mêmes entreprises dans un autre pays. Depuis 1996, il existe en Belgique une loi visant à surveiller la compétitivité. Elle dispose que les charges salariales ne peuvent pas évoluer plus rapidement que la moyenne de nos trois pays limitrophes. Le CCE (Conseil Central de l’économie) mesure chaque année si cet objectif est atteint. compétitivité . Ils demandent à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen de rectifier le tir et de mettre les bouchées doubles. « Il est grand temps d’assurer notre prospérité future. La Commission n’a pas suffisamment fait ces quatre dernières années pour la préserver et la renforcer », estiment les deux hommes.
Geert Bourgeois, chef de la délégation N-VA au Parlement européen : « Des taux de croissance décevants, une Inflation L’inflation est l’augmentation du niveau général des prix. La signification originale (littéralement : « gonfler ») a trait à l’inflation monétaire. En d’autres termes, la quantité d’argent augmente. Aujourd'hui, on entend par inflation essentiellement l’inflation des prix, soit une dévalorisation implicite de l’argent qui entraîne une diminution du pouvoir d’achat. inflation élevée, des tensions géopolitiques, des tendances protectionnistes... Notre prospérité européenne fait face à une pression croissante. En ces temps d’instabilité géopolitique, l’UE doit se concentrer sur ses fondamentaux si elle veut résister aux pressions extérieures. Rester compétitif est fondamental pour des économies ouvertes comme la Flandre, mais je n’ai vu aucun agenda européen pour la compétitivité depuis le début de la législature. J’espère sincèrement que la présidente de la Commission von der Leyen présentera un plan dans les derniers mois de son mandat. Il est minuit moins cinq. »
Johan Van Overtveldt, président de la commission des budgets du Parlement européen : « L’Union européenne doit garantir la stabilité dans tous les domaines politiques. Cela va des considérations géopolitiques à la protection du pouvoir d’achat, en passant par l’attraction et la rétention des investissements. L’UE n’a pas été suffisamment efficace sur ces plans. Pire, elle a renforcé le contexte d’incertitude en s’imposant des objectifs irréalistes, comme dans le cadre du Green Deal. Ou elle s’est enlisée dans des dogmes et des tabous, de sorte que l’énergie nucléaire n’occupe pas la place qui lui revient dans un mix énergétique durable et solide, par exemple. »
Ils voient au moins cinq priorités :
1. Réduire la charge réglementaire
Il est urgent de réduire la charge réglementaire qui pèse sur nos entrepreneurs et nos citoyens. Le principe « one in, one out » de la Commission Juncker doit être ravivé : chaque nouvelle règle doit s’accompagner de la suppression d’une ancienne, ce qui donnerait plus d’oxygène et de confiance à nos citoyens et entrepreneurs.
2. Accorder les permis plus rapidement
Chaque dossier d’investissement, qu’il soit public ou privé, fait l’objet de longues procédures, d’objections et de litiges. Les procédures d’octroi de permis doivent être accélérées et simplifiées, et pas seulement pour les investissements dans le cadre du Green Deal.
3. Un budget de l’UE digne du XXIe siècle
Les deux tiers du budget européen sont encore consacrés à la cohésion et à l’agriculture, sans que les agriculteurs n’en bénéficient pour autant. Il faut mettre l’accent sur la recherche et le développement, les investissements innovants et les infrastructures transfrontalières. Nous avons besoin d’un budget digne du 21e siècle.
« Les évolutions géopolitiques et les conséquences de la crise sanitaire et énergétique ont par ailleurs radicalement changé le contexte budgétaire. Le cadre financier pluriannuel (CFP) est loin d’être suffisant pour relever les défis actuels et futurs et doit être révisé de toute urgence. La Commission et le Conseil ne doivent plus tarder, il n’y a plus de temps à perdre. Le Parlement est prêt à se mettre au travail », déclare Johan Van Overtveldt.
4. Achever, renforcer et préserver le marché unique
Nous fêtons cette année les 30 ans du marché unique. Il a permis la création de quelque 56 millions d’emplois et une croissance de 9 %. Son achèvement (énergie, capitaux, transports et marché numérique) générerait une croissance supplémentaire du PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB de 12 %.
L’achèvement du marché unique doit en outre s’accompagner d’une meilleure application de la législation. La libre circulation des personnes et des biens doit être garantie. Le protectionnisme de fait des grands États membres n’a quant à lui pas sa place dans le marché unique. La Commission détourne actuellement le regard.
Pour préserver des conditions de concurrence équitables, il est essentiel que la Commission revienne sur l’assouplissement des règles en matière d’aides d’État. Les États membres et entités fédérées de plus petite taille, comme la Flandre, en ressentent déjà les effets : les nouveaux investissements majeurs sont réalisés principalement en Allemagne et en France.
5. Conclure davantage d’accords commerciaux
La politique de la Commission en matière d’accords commerciaux se révèle également décevante. Seul le traité avec le Viêt Nam a pour le moment été ratifié. Nous devons conclure davantage de traités commerciaux, notamment pour diversifier nos lignes d’approvisionnement.
« J’appelle également à plus de pragmatisme. Il devient de plus en plus important de prendre en compte les intérêts géopolitiques et stratégiques lors de la conclusion de partenariats plutôt que de surcharger unilatéralement le tout avec toutes sortes de conditions », conclut Geert Bourgeois, également coordinateur INTA pour le groupe CRE La N-VA est membre des CRE, c’est-à-dire des Conservateurs et Réformistes européens, une fraction euro-réaliste et conservatrice au sein du Parlement européen. La N-VA partage leur vision réaliste sur le projet européen et plaide également en faveur d’une application correcte et poussée du principe de subsidiarité. Ainsi devons-nous oser nous demander s’il n’est pas préférable que certaines initiatives européennes soient confiées aux États membres. La N-VA se reconnaît également dans la vision du groupe CRE sur le plan socio-économique. Depuis les élections de 2014, le groupe CRE est la troisième plus grande fraction au sein du Parlement européen. CRE .