Lutte contre le terrorisme : « L’Europe doit intervenir de manière plus rapide et plus efficace »

17 novembre 2015
Lutte contre le terrorisme : « L’Europe doit intervenir de manière plus rapide et plus efficace »

« L’Europe a besoin d'une approche plus stricte en matière de vente d'armes, d'une application plus rigoureuse de l'accord de Schengen et d'une mise en œuvre plus rapide du système PNR en vue de détecter les personnes et les déplacements suspects. »  C’est la conclusion à laquelle est arrivé le ministre de l’Intérieur Jan Jambon à l’issue d’une rencontre organisée en urgence avec son homologue français Bernard Cazeneuve après les attentats du 13 novembre à Paris. Depuis ces attentats, le niveau de menace général en Belgique a été relevé.

Les trois mesures proposées doivent être mises rapidement à l’ordre du jour européen, estiment les deux ministres de l'Intérieur. « D'abord et avant tout, il y a un besoin urgent d'une approche européenne autour du trafic d'armes », déclare Cazeneuve. Il est ensuite urgent de conclure un accord à propos du système PNR (Passenger Name Record), qui permet aux compagnies aériennes européennes de transmettre les données des passagers aux États membres. « Cet échange de données est réclamé depuis longtemps, trop longtemps en réalité », déclare Jambon. « Tant la Belgique que la France y sont favorables. Nous n’allons pas continuer à attendre l'Europe et nous commençons déjà les préparatifs en matière de législation et de logiciels. » Lisez-en plus à ce sujet ici.

Contrôler les frontières intérieures
Les deux pays demandent en particulier une application plus stricte de l’accord de Schengen. « Nous avons besoin de davantage de contrôles aux frontières intérieures européennes », estime Cazeneuve.  Dans le cadre du renforcement des mesures de sécurité après les attentats perpétrés à Paris, la France donne d’ores et déjà l’exemple et a réintroduit ce type de contrôles. Jan Jambon plaide également en faveur de cette mesure. « C’est déjà prévu par les accords de Schengen », précise-t-il.

Le ministre Cazeneuve a finalement souligné qu’il avait pleinement confiance en la collaboration entre la Belgique et la France. « Les auteurs ont voyagé depuis le territoire belge vers la France.  Il est donc très important de travailler ensemble avec beaucoup de persuasion », a-t-il déclaré.

La Belgique passe à la vitesse supérieure
Entre-temps, les pays prennent aussi des mesures individuelles. Ainsi, la Belgique va développer un plan d’approche spécifique pour la région bruxelloise, et en particulier la commune de Molenbeek. « Tandis que le nombre de combattants partis en Syrie baisse systématiquement dans les autres régions belges, des personnes continuent à partir de Bruxelles. Nous allons passer à la vitesse supérieure afin de prendre, là aussi, le contrôle de la situation », promet Jambon.

Pour inventorier plus efficacement et suivre de plus près les combattants belges partis en Syrie, appelés “foreign terrorist fighters” par les services de sécurité, l’OCAM, le service antiterrorisme belge, pourra aussi utiliser, à partir de janvier, une toute nouvelle banque de données dynamique. « Chaque nom figurant dans cette nouvelle banque de données sera aussi associé à l’évaluation de la menace de l’OCAM. Le suivi de toutes les personnes parties combattre en Syrie sera ainsi clair pour tous les services de sécurité dans notre pays », conclut Jambon.

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