L’Union européenne doit faire preuve de beaucoup plus de fermeté face à la Chine

8 juillet 2025

Aujourd’hui, le Parlement européen débattra des relations entre l’Union européenne et la Chine. Pour Johan Van Overtveldt, président de la commission des Budgets et coordinateur au sein de la commission des Affaires économiques et monétaires (ECON), il est grand temps que l’UE regarde les ambitions chinoises les yeux grands ouverts — et avec plus de détermination.

« La semaine dernière, le ministre chinois des Affaires étrangères a clairement indiqué que la Chine ne pouvait pas se permettre une défaite russe en Ukraine. Un affaiblissement ou une défaite de la Russie signifierait en effet que les projecteurs géopolitiques se braqueraient de nouveau sur la Chine. Ces propos en disent long. Ceux qui doutent encore des intentions géopolitiques de la Chine se voilent la face », déclare Johan Van Overtveldt.

« Si nous n’intervenons pas, nous nous ferons avoir une fois de plus. »

La Chine profite aujourd’hui sans scrupules des déséquilibres internationaux. « Tandis que nous restons obnubilés par les États-Unis et leur président, la Chine, elle, renforce discrètement sa position », poursuit Van Overtveldt. « Sous couvert de coopération, elle continue de développer sa domination économique et technologique. Une stratégie fondée sur la “protection, la montée en puissance et l’exportation”. »

« Ce que la Chine a fait avec les voitures électriques — protéger son marché intérieur, gagner en puissance de production, puis inonder le monde avec des exportations à bas prix —, elle compte bien le reproduire avec l’intelligence artificielle, secteur stratégique de demain. »

L’IA nécessite des quantités massives de données. En Chine, la centralisation des données se fait à une échelle sans précédent, sans aucune considération pour la vie privée ou les droits fondamentaux. Van Overtveldt prévient : « Si nous ne tirons pas les leçons du passé, nous courons à nouveau au désastre. L’Europe doit réagir. »

Kris Van Dijck, député européen et membre de la commission du Commerce international (INTA), ajoute : « Le dumping de produits chinois à bas prix doit également être combattu avec beaucoup plus de vigueur. Ces importations, lourdement subventionnées, menacent de plus en plus l’emploi en Europe. Une étude sur la politique commerciale européenne, commandée par la N-VA, confirme nos craintes : nous avons un besoin urgent de procédures antidumping plus rapides, avec des délais d’enquête réduits, des mesures provisoires accélérées et un accès simplifié pour les PME. Sans ces améliorations, nos entreprises seront en difficulté, et nous risquons de perdre un savoir-faire précieux ainsi que notre capacité d’innovation. »

Chantage géopolitique et technologique

La Chine n’hésite pas non plus à recourir au chantage géopolitique. Lors des négociations avec les États-Unis, elle n’a pas hésité à utiliser sa position dominante dans les métaux rares comme levier. Aujourd’hui, il apparaît que les entreprises souhaitant accéder à ces ressources sont contraintes de livrer des informations confidentielles.

« Ce n’est pas de la coopération, c’est de l’espionnage économique sous pression. Le vol de propriété intellectuelle n’est pas un dommage collatéral pour la Chine, c’est un pilier central de sa stratégie », dénonce Kris Van Dijck.

Un appel à l’affirmation européenne

Pour Johan Van Overtveldt, le constat est limpide : « Nous ne pouvons plus nous permettre d’être naïfs. La résilience économique, l’indépendance technologique et l’affirmation géopolitique ne sont plus des slogans politiques : ce sont des nécessités vitales. »

Dans son intervention, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a repris à son compte l’analyse de la délégation N-VA. Mais hormis des efforts diplomatiques accrus, aucune mesure concrète n’a encore été annoncée.

« Si la Compétitivité La mesure dans laquelle des entreprises implantées dans un pays peuvent faire concurrence aux mêmes entreprises dans un autre pays. Depuis 1996, il existe en Belgique une loi visant à surveiller la compétitivité. Elle dispose que les charges salariales ne peuvent pas évoluer plus rapidement que la moyenne de nos trois pays limitrophes. Le CCE (Conseil Central de l’économie) mesure chaque année si cet objectif est atteint. compétitivité chinoise repose sur des pratiques déloyales, il faut imposer des droits compensatoires afin de rétablir des conditions équitables. Et pourquoi ne pas utiliser les recettes de ces taxes pour soutenir l’Ukraine ? Ce serait un signal fort pour Pékin : leur soutien à la Russie a un prix », conclut Van Overtveldt.

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