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Les entreprises font les frais des immenses déficits budgétaires bruxellois

Alors que plusieurs grandes entreprises comme Engie, Proximus et la SNCB souhaitent réduire de moitié la taille de leurs sièges bruxellois, l’administration a décidé d’augmenter sa taxe sur les surfaces de bureaux de plus de 75 % dans son budget 2022. « Bruxelles a déjà l’une des taxes sur les surfaces de bureaux les plus élevées de Belgique et de nombreuses entreprises quittent la capitale chaque année pour le Brabant flamand ou le Brabant wallon. Les responsables politiques bruxellois n’apportent aucune réponse à cet exode et accélèrent même cette tendance en pressant les entreprises comme des citrons », explique Mathias Vanden Borre, député bruxellois N-VA et conseiller communal à la Ville de Bruxelles.
Les entreprises basées à Bruxelles paient en moyenne 30 % de taxes communales et régionales en plus que celles établies de l’autre côté de la frontière régionale. À partir de l’année prochaine, les entreprises ayant des bureaux à Bruxelles devront payer près de 17,50 euros par mètre carré au lieu de 9,80 euros cette année. « Le télétravail a un impact considérable. Ce week-end, De Tijd a annoncé que plusieurs employeurs majeurs tels que la SNCB, Proximus, bpost, Engie, BNP Paribas Fortis et KBC allaient ensemble réduire leurs surfaces de bureaux de près de 250 000 mètres carrés. Des acteurs institutionnels comme la Commission européenne réduisent également fortement leurs surfaces de bureaux. Cette hausse de 75 % de la taxe sur les bureaux est dramatique et va accélérer cette tendance aux départs. À court terme, un million de mètres carrés vont se retrouver vides, en plus du million déjà vacant », explique Vanden Borre.
La généralisation du télétravail aura également un impact considérable sur les finances communales. Avec cette hausse, l’administration bruxelloise espère générer 48,5 millions d’euros de recettes l’année prochaine, soit 10 millions de plus qu’en 2020. Elle s’attend également à ce que les recettes augmentent de 5 millions chaque année. « Cette hausse sert surtout à combler le déficit de la capitale. L’administration table sur un déficit de 4,7 millions d’euros cette année. Je crains qu’elle ne se montre trop optimiste. Elle ne tient pas suffisamment compte de l’augmentation des espaces vides ni de l’impact négatif sur le tissu socio-économique au sens large », explique Vanden Borre.
« Il est extrêmement important d’anticiper au maximum afin d’éviter d’abîmer davantage le tissu urbain bruxellois et de préparer la région à la nouvelle réalité post-coronavirus », estime Mathias Vanden Borre. La N-VA plaide pour l’harmonisation de la taxe communale sur les surfaces de bureaux au niveau régional afin de rendre le marché bruxellois plus attractif pour les entreprises. « Mais la région se montre très passive (comme souvent) dans ce dossier. Elle n’a aucune vision d’avenir concernant les bureaux à Bruxelles. J’ai récemment introduit une proposition de loi au parlement, mais elle a été rejetée sans raison sérieuse. L’orchestre continue de jouer alors que l’eau ne cesse de monter », conclut Vanden Borre.