Le Valhalla des junkies : Bruxelles ignore la loi fédérale sur les drogues

7 septembre 2021

La ville de Bruxelles souhaite ouvrir une salle de shoot avant la fin de l’année, bien que cela soit contraire à la loi fédérale sur les drogues. « Notre capitale cherche visiblement à devenir le Valhalla des junkies... Quelle tristesse », réagit le député bruxellois Mathias Vanden Borre.

La N-VA a bien évidemment voté contre ce projet. « La salle en tant que telle est contraire à la loi fédérale sur les drogues, qui sanctionne la facilitation de l’usage de drogues ou l’incitation à cet usage en procurant à cet effet un local ou par tout autre moyen », explique Vanden Borre. Pour le député bruxellois, le risque qu’un consommateur perde la vie ou subisse de graves conséquences sur sa santé après avoir consommé des drogues dans ce genre de salle est bien réel. « Le consommateur ou ses proches risquent ensuite de réclamer une indemnisation. La salle de shoot ne prévoit par ailleurs aucune Obligation Une obligation est un prêt accordé à une entreprise ou à une autorité qui est remboursé avec un intérêt. Contrairement aux actions, la plupart des obligations ont une durée et un intérêt fixes. Cet intérêt est généralement payé annuellement. De ce fait, les obligations impliquent en règle générale un risque moindre que les actions. obligation de suivi médical en vue d’une cure de désintoxication. »

La moitié du Pentagone transformée en zone de tolérance

Le conseil communal bruxellois a approuvé un accord de coopération censé encadrer les activités dans et autour de la salle de shoot. L’accord évoque ainsi une « zone de recherche » de 500 mètres de rayon. Une formulation trompeuse, selon Vanden Borre. Car il s’agit en réalité d’une zone de tolérance. Le parquet ne poursuivra en effet pas « la facilitation de l’usage de stupéfiants par autrui » ni « la simple détention de stupéfiants » dans cette zone. Cet immense territoire s’étend de la gare du Midi à la place Anneessens et de Cureghem à la place du Jeu de Balle, et la possession de drogues y sera tolérée si elle est destinée à être consommée dans la salle de shoot.

Il est également question d’une « zone d’impact » d’un kilomètre de rayon, où les travailleurs de rue devront inciter les consommateurs à se rendre dans la salle de shoot en vue de leur injection. « Le risque est que la police y réduise sa présence également, et que la moitié du Pentagone se transforme de facto en zone de tolérance », explique Vanden Borre.

Aucune attention portée à la prévention ni à la désintoxication

Avant l’été, le parlement bruxellois a adopté une ordonnance afin de contourner la loi sur les drogues, explique Vanden Borre. « Elle est selon moi contraire à la loi fédérale. Aucun accord du ministre de la Justice ou de la Santé n’indique clairement que ce que Bruxelles met en place est légal. Les conditions de la loi sur les drogues ne sont pas non plus respectées étant donné qu’aucune attention n’est portée à la prévention ni aux cures de désintoxication. C’est vraiment dommage, car nous savons qu’il y a là un immense potentiel. L’acceptation sociale des drogues est relativement élevée à Bruxelles, où les partis de gauche promeuvent une culture de la rue. Cette salle de shoot est un nouveau signal indiquant que les drogues sont acceptables et peuvent être consommées de manière sûre. La réalité est malheureusement bien différente. »

Crainte d’un effet d’aspiration

L’approche des drogues à Bruxelles suscite de réelles interrogations, explique Mathias Vanden Borre. « Une zone de tolérance de facto au cœur d’un des quartiers les plus pauvres de Bruxelles ne peut en aucun cas être une bonne idée. Cela ne risque-t-il pas de créer un effet d’aspiration pour les junkies et les dealers ? Comment la police va-t-elle pouvoir faire face aux problèmes de drogues dans et autour de ces zones et dans d’autres quartiers ? La Région souhaite par ailleurs elle aussi construire un tel centre, dans la zone du canal. Un accord similaire sera-t-il conclu, faisant de l’ensemble du territoire bruxellois une zone de tolérance ? Cette approche est-elle conforme à l’approche fédérale et régionale des drogues ? Le ministre fédéral de la Justice a-t-il conscience de ce qui est en train de se passer sous son nez à Bruxelles ? »

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