Le plan de Mathias Vanden Borre pour la prostitution à Bruxelles : « Encore trois années d’immobilisme sur la question de la prostitution à Bruxelles serait catastrophique »

10 mars 2021
Mathias Vanden Borre

La N-VA bruxelloise a élaboré un plan pour la prostitution à Bruxelles. Sur le modèle anversois, le député bruxellois Mathias Vanden Borre propose de créer une zone de concentration pour la prostitution en vitrine et d’interdire la prostitution de rue. « L’objectif est de permettre aux quartiers concernés de revivre et de mieux encadrer les travailleurs du sexe. »

La méthode Vervoort ne fonctionne pas

En mars, le ministre-président Rudi Vervoort (PS) a présenté le nouveau Plan Global de Sécurité et de Prévention 2021-2024. Les principales mesures pour faire face au problème de la prostitution sont la mise en place d’une coordination intercommunale et l’harmonisation de l’approche, soit la même chose que dans le plan précédent. « Le succès du plan d’action de Vervoort dépendra une nouvelle fois de la collaboration entre les communes bruxelloises. Cette méthode n’a pas permis la moindre avancée au cours des dernières décennies, même Vervoort l’a admis. Les communes de Schaerbeek, Bruxelles-Ville et Saint-Josse-ten-Noode sont très loin de coopérer et pataugent chacune de leur côté, et les problèmes restent entiers. C’est pourquoi la N-VA a décidé d’élaborer son propre plan », explique Mathias Vanden Borre.

Drogue, exploitation, traite des êtres humains et violence

Les problèmes dans les quartiers de l’Alhambra et de l’avenue Louise (prostitution de rue) et de la rue de Brabant (prostitution en vitrine et cafés de prostitution illégaux) sont bien connus. Les travailleurs du sexe et les clients urinent dans les halls d’entrée, le trafic de drogue est devenu banal et l’exploitation, le trafic d’êtres humains et la violence sont largement répandus. En résumé, les travailleurs du sexe et les riverains doivent travailler et vivre dans des conditions dangereuses et indignes parce que les autorités ne font pas leur travail.

Modèle anversois : prostitution en vitrine tolérée, prostitution de rue interdite

Pour Vanden Borre, les choses doivent changer. « Nous voulons nous baser sur le modèle anversois : une zone de concentration où la prostitution en vitrine est tolérée et une interdiction générale de la prostitution de rue. Les services d’urgence et de sécurité seraient présents dans la zone définie afin de contrôler l’hygiène et la dignité des conditions de travail. Nous souhaitons également qu’un fonctionnaire chargé de la prostitution soit désigné afin de coordonner la collaboration entre les services concernés. La loi communale et le règlement général de police commun aux 19 communes doivent également être adaptés pour permettre des sanctions administratives communales. Le Conseil d’État a lui aussi estimé que la Région était seule compétente pour agir sur le plan législatif. »

Un meilleur encadrement afin de permettre aux quartiers de revivre

L’inaction n’est plus une option, estime Vanden Borre. « À travers notre plan régional pour la prostitution, nous soumettons au gouvernement Vervoort des propositions visant à améliorer rapidement la situation dans les quartiers touchés. Nous voulons interdire la prostitution de rue et la réprimer de manière ferme à travers des sanctions administratives communales. L’objectif est de permettre aux quartiers concernés de revivre et de mieux encadrer les travailleurs du sexe. La lutte contre les symptômes menée actuellement est désolante et indigne d’une capitale. »

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