Le gouvernement bruxellois doit enfin imposer des services de garde bilingues

2 juin 2022

Au sein de la commission Santé de la Commission Communautaire Qualifie tout ce qui a trait aux rapports entres les régions et les communautés. Ces rapports sont réglés par une législation linguistique détaillée datant de 1966 et les six réformes de l’État, de 1970 à ce jour. Il n’est toutefois pas uniquement question de conflits de nature culturelle et linguistique mais également de visions diamétralement opposées concernant la politique socio-économique, la migration, la justice, etc. Un déficit démocratique s’est créé avec deux opinions publiques scindées. communautaire commune (CCC), le député bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA) a interrogé aujourd’hui le ministre Alain Maron au sujet de l’absence de bilinguisme au niveau des services de garde. « Nous sommes encore loin d’un véritable bilinguisme, pourtant imposé par la loi. Les Bruxellois néerlandophones ne bénéficient toujours pas du service auquel ils ont droit. »

À Bruxelles, les personnes ayant besoin d’un médecin les soirs de semaine, les week-ends ou les jours fériés peuvent se rendre dans l’un des cinq postes de garde ou faire appel au service de garde mobile si elles ne sont pas en mesure de sortir de chez elles. Dix à douze pour cent du total des demandes proviennent de patients néerlandophones. Malheureusement, il arrive parfois que seuls des médecins francophones soient disponibles. « Selon la loi, tous les postes de garde devraient pourtant offrir un service bilingue », explique Verstraeten.

On compte actuellement 147 médecins disposant d’une attestation de bilinguisme, dont 55 affiliés au cercle des médecins francophones et 92 au cercle des médecins néerlandophones. Par rapport à leurs collègues francophones, près du double de médecins néerlandophones participent aux gardes. Parallèlement, on dénombre 143 médecins francophones (contre sept néerlandophones) affirmant être bilingues sans l’avoir fait certifier. « Nous savons depuis longtemps que le bilinguisme est principalement garanti par les médecins néerlandophones. C’est un problème, car les francophones rejettent ainsi la responsabilité sur leurs collègues néerlandophones qui font l’effort d’obtenir leur attestation de bilinguisme. »

Avec un total de 297 médecins bilingues disponibles (147 avec attestation et 150 sans), un service bilingue permanent devrait être possible. Ce n’est malheureusement pas le cas. Verstraeten accuse le gouvernement bruxellois : « Le problème de l’absence de bilinguisme au niveau des gardes bruxelloises est connu depuis bien longtemps et est depuis trop longtemps considéré comme un simple fait divers. Des initiatives sont prises, comme la prime de bilinguisme et la possibilité de suivre des cours de langue, mais cela ne suffit évidemment pas à garantir le bilinguisme des services de garde. Un secret de Polichinelle que le ministre Maron continue de nier étant donné qu’il n’y a selon lui pas de plaintes. Je les appelle lui et la ministre néerlandophone de la Santé Van den Brandt à en faire une priorité, car ce statu quo crée des situations extrêmement dangereuses pour les patients. Les patients bruxellois néerlandophones, qui ont souvent du mal à trouver un médecin, ont des droits qui doivent être respectés. »

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