La N-VA lance un plan pour résoudre les problèmes linguistiques dans les hôpitaux bruxellois

2 mai 2024
Annabel Tavernier

La députée flamande Annabel Tavernier propose un plan flamand pour résoudre les problèmes linguistiques dans les hôpitaux bruxellois. « Le décès tragique du petit Cisse de Roosdaal dans un hôpital bruxellois n’est malheureusement pas un cas isolé. Je reçois quotidiennement des messages de néerlandophones qui ne peuvent pas être aidés dans leur propre langue. Il est grand temps d’agir », explique Tavernier.

Le problème de l’insuffisance des services en néerlandais au sein des hôpitaux et des services d’urgence bruxellois dure depuis des décennies déjà. Dans le sillage du plan d’action « Langues dans les hôpitaux » lancé précédemment par la N-VA, Tavernier propose plusieurs mesures concrètes : « La responsabilité première incombe aux niveaux bruxellois et fédéral. Mais comme rien ne bouge, nous sommes obligés, en Flandre, de prendre les choses en main et de trouver nos propres solutions. »

La Flandre doit avoir son mot à dire

La loi spéciale relative aux institutions bruxelloises prévoit que le ministre flamand des Affaires bruxelloises soit obligatoirement convié aux réunions de la Commission Communautaire Qualifie tout ce qui a trait aux rapports entres les régions et les communautés. Ces rapports sont réglés par une législation linguistique détaillée datant de 1966 et les six réformes de l’État, de 1970 à ce jour. Il n’est toutefois pas uniquement question de conflits de nature culturelle et linguistique mais également de visions diamétralement opposées concernant la politique socio-économique, la migration, la justice, etc. Un déficit démocratique s’est créé avec deux opinions publiques scindées. communautaire commune (Cocom) portant sur des questions telles que les soins de santé. Cela ne s’est toutefois jamais produit jusqu’à présent. Tavernier juge cela inacceptable : « Cela fait plus de vingt ans que la loi est systématiquement ignorée. Nous devons avoir la garantie que la Flandre ait son mot à dire. C’est pourquoi nous souhaitons la participation pleine et entière du ministre flamand des Affaires bruxelloises au sein du Collège de la Cocom où il remplacera, avec son collègue francophone, les membres actuels en charge de la santé et du bien-être. »

Prendre au sérieux les plaintes linguistiques 

Pour Tavernier, il est essentiel que chaque plainte linguistique soit prise au sérieux : « Trop souvent, les plaintes linguistiques ne sont même pas traitées, ce qui entraîne un sentiment d’impuissance chez les victimes de cette discrimination. Cela doit changer. Les hôpitaux doivent prendre chaque plainte au sérieux et prendre des mesures concrètes pour résoudre les problèmes. En cas de plaintes linguistiques graves, l’Inspection flamande des soins doit intervenir. »

Tavernier est déçue de l’inaction de l’actuel ministre des Affaires bruxelloises Benjamin Dalle (CD&V) sur ce plan : « Malgré quelques petits pas en avant, il n’y a pratiquement eu aucune amélioration en termes de services en néerlandais à Bruxelles. Les efforts de Dalle dans ce domaine sont insuffisants. Alors que le bilinguisme légal à Bruxelles n’a jamais été aussi peu respecté, le ministre n’a jamais vraiment manifesté la moindre volonté d’y remédier. Il a abandonné les Bruxellois néerlandophones et les Flamands de la périphérie. »

Se faire une idée de la situation 

En cas d’appel d’urgence, les patients sont systématiquement conduits vers l’hôpital le plus proche. De nombreux Flamands bruxellois et Flamands de la périphérie se heurtent ainsi à la médiocrité des services en néerlandais des hôpitaux et des services d’urgence bruxellois. « Les chiffres ne sont malheureusement pas enregistrés », souligne Tavernier. « Pour se faire une meilleure idée du problème, il serait pourtant important de cartographier le flux de patients flamands vers les hôpitaux bruxellois. Nous devons savoir combien de patients néerlandophones se retrouvent dans les hôpitaux bruxellois, mais aussi comment ils y perçoivent le bilinguisme. Tout le monde sait que de nombreux Flamands de la périphérie préfèrent se diriger vers un autre hôpital à cause de la médiocrité des soins en néerlandais. » 

Inspection linguistique flamande 

« Sans mesures réelles de contrôle des compétences linguistiques au sein des hôpitaux bruxellois, nous resterons dans une impasse », ajoute Tavernier, qui estime que l’Inspection flamande des soins a un rôle à jouer. « Les contrôles linguistiques doivent se concentrer sur l’aide médicale urgente et les hôpitaux. C’est une étape cruciale pour garantir la qualité des soins en néerlandais. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de