Garde bruxelloise : seul un poste sur six est bilingue

9 juillet 2020
dokter

Les néerlandophones qui appellent la garde bruxelloise n’ont qu’une chance sur six de recevoir de l’aide dans leur langue. Pour Ecolo, il s’agit de l’organisation la plus néerlandophone de la Région bruxelloise et il n’y a pas le moindre problème. Le député bruxellois Gilles Verstraeten n’en croit pas ses oreilles. « Que faut-il alors penser du bilinguisme des soins dans le reste de la Région ? »

La garde bruxelloise est légalement tenue de proposer des soins de première ligne bilingues. Mais dans la pratique, seul un poste sur six est bilingue, et il s’agit évidemment du seul occupé par un néerlandophone.

Pas de médecin néerlandophone le week-end

Après avoir reçu une plainte d’une dame âgée vivant à Bruxelles, ne parlant que le néerlandais et n’ayant pas pu avoir de médecin néerlandophone le week-end, le député bruxellois Verstraeten a décidé d’interroger Alain Maron (Ecolo) à ce sujet. Maron est compétent pour le Bien-être au sein de la Commission Communautaire Qualifie tout ce qui a trait aux rapports entres les régions et les communautés. Ces rapports sont réglés par une législation linguistique détaillée datant de 1966 et les six réformes de l’État, de 1970 à ce jour. Il n’est toutefois pas uniquement question de conflits de nature culturelle et linguistique mais également de visions diamétralement opposées concernant la politique socio-économique, la migration, la justice, etc. Un déficit démocratique s’est créé avec deux opinions publiques scindées. communautaire commune (CCC). Sa réponse est désolante. D’après lui, de nombreux néerlandophones siégeant au sein du Conseil d’administration de la garde, il s’agit de l’« une des institutions les plus néerlandophones de la Région ».

Seul le poste entièrement néerlandophone est bilingue

« C’est incroyable », réagit Gilles Verstraeten. « Si “l’organisation la plus néerlandophone de la Région” ne peut garantir un service bilingue qu’à un poste sur six, ce poste étant par ailleurs le seul entièrement néerlandophone, comme l’a concédé Maron, que faut-il alors penser du bilinguisme des soins dans le reste de la Région ? »

Une apparence de bilinguisme

Verstraeten a par ailleurs indiqué à Maron que les chiffres présentés au parlement en janvier ne correspondaient pas à ceux demandés et publiés par le magazine bruxellois Bruzz. D’après Maron, 44 % des médecins sont bilingues, contre 25 % selon Bruzz. Maron a en outre qualifié l’organisation de la garde de « bon arrangement ». Pour Verstraeten, cela reflète parfaitement la mentalité qui pose problème à Bruxelles : « Une apparence de bilinguisme, la possibilité pour un néerlandophone de s’exprimer de temps en temps dans sa propre langue et la garantie pour les francophones d’être aidés en français, telle est la définition d’un bon arrangement selon Maron. »

Verstraeten a également demandé le plan pluriannuel annoncé pour faire face à ce problème. « Je déduis toutefois de la réponse du ministre qu’il s’agit d’une simple poursuite de la politique menée depuis des années. »

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