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Faire disparaître l'esprit anti-européen

Par principe, le président de la N‑VA, Bart De Wever, n'est pas pour les référendums. Mais le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne était, selon lui, une cause perdue d'avance. « Cameron a déclenché quelque chose qu'il n'a pas pu maîtriser. Je pense qu'il a joué et qu'il a perdu. »
Bart De Wever n'y va pas par quatre chemins : « Pour moi, les Anglais ont fait un choix particulièrement stupide. » Pourtant, l'Union européenne n'est pas mise hors de cause, selon lui. « Je pense que l'Europe aurait intérêt à se demander pourquoi les eurosceptiques sont de plus en plus nombreux (en Grande-Bretagne, mais aussi dans d'autres pays d'Europe) et pourquoi l'appel du discours anti-européen est devenu si fort. Car si l'esprit anti-européen ne disparaît pas, nous allons être confrontés à un très gros problème. »
Réponses européennes
Le fait qu'un grand nombre de crises ne soient pas encore sous contrôle alors que les gens se tournent vers l'Europe pour trouver une réponse y est lié, estime Bart De Wever. Il distingue lui-même trois grands défis qui sont gravés dans la mémoire de nombreux Britanniques qui ont voté pour le Brexit, mais aussi de bon nombre d'Européens qui considèrent aujourd'hui l'Europe comme une partie du problème : « L'UE doit fermer les frontières extérieures de l'espace Schengen et mettre fin à l'entrée libre en Europe. L'UE doit également résoudre les dysfonctionnements de son marché interne. Le dumping social des travailleurs d'Europe de l'Est, par exemple, est un réel problème. Au sein de l'Europe, nous devons aussi collaborer de manière beaucoup plus intense en matière de sécurité et, en particulier, de lutte contre le terrorisme. »
Tirer des enseignements
Bart De Wever espère que l'élite eurocratique finira par tirer les enseignements nécessaires de cette débâcle. « Si vous ne travaillez pas en partenariat avec les citoyens et si vous ne vous occupez pas des problèmes qui inquiètent les citoyens, vous donnez corps à la caricature de la tour d'ivoire à Bruxelles, où des personnages fantomatiques tels que Juncker, que personne n'a élu et que personne ne connaît vraiment, régissent tout en fonction de décisions sur lesquelles personne n'a aucune prise. » Les déclarations arrogantes de ce même Juncker et d'autres eurocrates au sujet du Brexit ne sont absolument pas constructives. « L'attitude revancharde dont font à présent preuve certains est une très grande erreur », conclut Bart De Wever. « L'Angleterre est proche de nous et le restera. Elle est un de nos principaux partenaires commerciaux et joue un rôle très important pour les exportations flamandes. Nous avons donc tout intérêt à la garder autant que possible dans le marché interne. »