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Cieltje Van Achter : « Le budget bruxellois ? Aucune surprise, c’est le chaos depuis des années »

Le quotidien De Tijd a révélé que le gouvernement bruxellois avait, pendant des années, maquillé ses comptes en dissimulant certaines dépenses et en surestimant ses recettes. « Ce que le journal écrit noir sur blanc aujourd’hui, nous le savons depuis longtemps », déclare Cieltje Van Achter, ministre flamande de Bruxelles, sur le plateau de Villa Politica. « Cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme. Ce qui sort maintenant n’a rien d’une surprise. »
Un budget à l’équilibre ? Seulement sur le papier
Le gouvernement bruxellois avait promis un budget équilibré pour 2024. Mais, selon Van Achter, cet équilibre n’existe qu’en théorie : « Chaque année, nous demandions où se trouvaient les économies censées assurer cet équilibre. Et qu’apprenait-on ? Il y avait simplement une ligne : “fonds à trouver”. Ce n’est pas un budget, c’est du maquillage comptable. »
Même la Cour des comptes a refusé de se prononcer. « Cela revient à dire : nous ne croyons pas aux chiffres. C’est dramatique », estime la ministre.
Avec un déficit de 1,5 milliard d’euros pour 6,5 milliards de recettes, et une dette dépassant 15 milliards, Bruxelles s’enfonce dans un véritable marasme financier.
Aucune confiance dans les négociations actuelles
Six partis tentent actuellement de former un nouveau gouvernement bruxellois et de boucler un plan d’assainissement d’un milliard d’euros. Mais Van Achter reste sceptique : « Même en affaires courantes, l’équipe actuelle pourrait déjà prendre des mesures. Mais manifestement, elle ne le fait pas. »
« Tant que le PS refusera de respecter la majorité flamande, il ne pourra y avoir de gouvernement pleinement légitime. Et sans cela, aucune décision politique courageuse n’est possible », ajoute-t-elle.
Les projets actuels – qui prévoient le remplacement de ministres francophones mais pas néerlandophones, faute de majorité – sont, selon Van Achter, tout simplement inconstitutionnels.
« C’est impossible, point final. Il faut un gouvernement doté de pleins pouvoirs, avec une majorité dans les deux groupes linguistiques. Toutes ces manœuvres ne traduisent qu’un mépris total des règles en vigueur. »
« L’époque des dépenses supplémentaires est révolue »
« Il faut enfin comprendre que le temps des dépenses à tout-va est terminé. Et visiblement, ce n’est toujours pas le cas, quand je lis qu’on veut encore investir davantage dans la mobilité », conclut Van Achter.
« J’ai très peu confiance dans la capacité de l’équipe actuellement à la table de mener de vraies économies. »