Cieltje Van Achter : « Le blocage du PS empêche les réformes à Bruxelles »

Neuf mois après les élections, Bruxelles reste sans gouvernement pleinement opérationnel en raison du veto du chef de file du PS, Ahmed Laaouej, contre la participation de la N-VA. Dans une interview accordée au Knack, la ministre flamande de Bruxelles et des Médias, Cieltje Van Achter, affirme que le PS mine les équilibres institutionnels à Bruxelles et ne respecte pas l’autonomie du côté néerlandophone. « Si l’on cède maintenant au diktat du PS, aucune réforme ne verra jamais le jour », avertit-elle.

Menace financière

Bruxelles est confrontée à un déficit budgétaire de 1,6 milliard d’euros, soit 25 % de ses recettes. Selon Cieltje Van Achter, une dégradation de la note de crédit par Standard & Poor’s en juin est presque inévitable. « Dès que la note sera abaissée, il existe un risque que Bruxelles ne puisse plus lever de fonds. Cela signifie que de nombreux salaires ne pourront plus être versés. Si le gouvernement fédéral doit intervenir, il imposera forcément un plan de redressement. »

Critique de la politique de l’emploi et nécessité de réformes

Cieltje Van Achter plaide pour une réforme en profondeur du marché du travail bruxellois. Elle pointe l’organisation inefficace du système : Actiris consacre seulement 16 % de son personnel à l’accompagnement des demandeurs d’emploi, et il existe 19 Missions Locales distinctes. « Trop de chercheurs d’emploi bruxellois sont tout simplement livrés à eux-mêmes. Il faut une approche beaucoup plus proactive », estime-t-elle.

Vision pour l’avenir de Bruxelles

Cieltje Van Achter défend une plus grande responsabilité fiscale et des structures plus efficaces à Bruxelles, comme la fusion des zones de police et la création d’une région urbaine unifiée. Elle souligne que la Communauté flamande reste indispensable pour les services en néerlandais dans la capitale. « Si la Communauté flamande se retire, ces services disparaîtront complètement », avertit-elle.