Bruxelles n’a aucune emprise sur l’ingérence turque dans les mosquées

24 mai 2023

La Flandre dispose d’un service de screening qui veille à ce qu’il n’y ait ni emprise ni ingérence des autorités turques dans les mosquées de la Diyanet. Ce n’est pas le cas de Bruxelles, ce qui pose un réel problème selon le député bruxellois Mathias Vanden Borre. « D’après le ministre-président Vervoort (PS), les mosquées de la Diyanet bruxelloises ne servent pas à des fins politiques dans le cadre des élections présidentielles turques. Mais comment peut-il le savoir s’il n’y a aucun contrôle ? », se demande Vanden Borre.

Le deuxième tour des élections présidentielles et législatives turques a lieu ce week-end. Les Turcs de Belgique sont également invités à se prononcer. « Toute personne disposant d’un passeport turc peut bien évidemment exprimer son vote pour les élections turques en Belgique, mais nous constatons depuis un certain temps que l’ingérence des autorités turques, notamment via certaines mosquées, constitue une menace fondamentale qui encourage non seulement la ségrégation, mais également une propagande poussée en faveur du président sortant », explique Vanden Borre, qui a interrogé le ministre-président à ce sujet.

Pourquoi serait-ce différent à Bruxelles ?

À Bruxelles, quatre mosquées sont reliées à la Diyanet, le ministère turc des affaires religieuses, dont trois sont reconnues par la Région de Bruxelles-Capitale, une reconnaissance qui s’accompagne d’un soutien financier. Pour Vervoort, il faut toutefois faire la distinction entre la Diyanet en Turquie et la Diyanet en Belgique. L’utilisation publique de messages problématiques diffusés par la Diyanet en Turquie est par ailleurs limitée. « Le service flamand d’information et de screening (ISD) a toutefois jugé que la Diyanet en Belgique se trouvait sous le contrôle structurel de la Diyanet en Turquie. Le contrôle rigoureux exercé depuis la Turquie sur des associations de mosquées constitue une entrave à leur fonctionnement indépendant. L’enquête de l’ISD a mené à neuf avertissements et trois suspensions. Pourquoi serait-ce différent à Bruxelles ? Vervoort ne devrait pas se reposer sur ses lauriers », estime Vanden Borre.

Pas de service de screening à Bruxelles

C’est pourquoi Bruxelles a également besoin d’un service d’information et de screening. « Malheureusement, ma proposition de créer un tel service à Bruxelles a été rejetée lors de la réforme du financement des cultes en 2021. Cela permettrait pourtant à Bruxelles de mener des enquêtes comme la Flandre et d’agir de manière ciblée contre l’ingérence étrangère », conclut Vanden Borre.

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de