« Bruxelles doit être gouvernée »

5 juin 2025

Près d’un an après les élections, la Région bruxelloise reste toujours sans gouvernement. La ministre flamande en charge de Bruxelles, Cieltje Van Achter, et le député bruxellois Gilles Verstraeten tirent la sonnette d’alarme. « C’est extrêmement préoccupant qu’on refuse même de s’asseoir pour discuter d’un texte, pour simplement entendre les points de vue des uns et des autres », déclare Cieltje Van Achter dans l’émission Villa Politica.

« Il est temps de parler du fond »

La ministre Van Achter juge cette paralysie politique « inexplicable » et « catastrophique ». « Cela fait des mois qu’on discute de postes et de fonctions. Ce n’est pas comme ça qu’on obtiendra une majorité. Changeons de cap et entamons enfin un débat de fond. Ne serait-ce que pour identifier clairement les points de blocage. Car pour l’instant, on ne les connaît même pas. »

Elle se montre néanmoins prudemment optimiste face à l’initiative du MR, qui a récemment diffusé un document de discussion axé sur le contenu. « C’est un texte de travail plutôt bien construit. Bien sûr, nous avons des remarques, mais j’espère que nous pourrons enfin aborder le fond des choses. Cela fait un an, et jusqu’ici on en a très peu parlé. »

Verstraeten : « L’hémorragie pourrait être fatale »

Le chef de groupe bruxellois Gilles Verstraeten a, lui aussi, exprimé ses inquiétudes quant à la situation financière de la Région lors de la commission Finances et Affaires générales du Parlement bruxellois. Alors que Bruxelles est dirigée par un gouvernement en affaires courantes, il alerte sur les conséquences de l’absence prolongée d’un gouvernement de plein exercice.

« Nous espérons respecter cette année la règle des douzièmes provisoires, mais nous partons déjà d’un budget profondément déficitaire. L’endettement continue, les charges d’intérêts explosent. L’artère budgétaire de Bruxelles a été tranchée. On applique un pansement, mais l’hémorragie persiste – et elle pourrait devenir fatale. »

La semaine prochaine, l’agence de notation Standard & Poor’s rendra sa décision concernant la note de crédit de la Région. « Pour S&P, un taux d’endettement de 205 % des recettes reste acceptable. Mais en 2025, on prévoit un taux de 242 %. Nous sommes largement au-dessus. Une dégradation de la note rendrait nos emprunts encore plus coûteux. Et c’est là que commence l’effet boule de neige. »

Bruxelles mérite une issue

Les deux responsables politiques lancent un appel urgent pour sortir de l’impasse politique. « Un gouvernement en affaires courantes ne peut pas refermer la plaie, encore moins entamer une phase de rééducation », déclare Gilles Verstraeten. « Plus on attend, plus ce sera difficile. Le fait que certains partis refusent même de discuter est tout simplement inacceptable. »

Cieltje Van Achter conclut fermement : « Commençons enfin le débat. Les Bruxellois méritent un gouvernement. »

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