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Brexit : « Négocier entre adultes »

Le Parlement européen a approuvé une résolution sur le Brexit définissant clairement ce qui sera obligatoire, autorisé et interdit dans le cadre des négociations avec le Royaume-Uni. « Cette résolution comprend de nombreux points intéressants, mais parallèlement, menace de mettre des bâtons dans les roues lors des négociations », regrettent les eurodéputés Sander Loones et Helga Stevens. « C'est pourquoi nous nous sommes abstenus lors du vote final. Nous estimons que les négociations doivent avoir lieu dans la volonté de réussir et de trouver des solutions. Les ressentiments et les manœuvres politiques n’y ont pas leur place. »
« Quand je suis le débat sur le Brexit au Parlement européen, j’ai l’impression de regarder un épisode de Prison Break : le prisonnier évadé doit être arrêté et puni sévèrement », explique Loones. « Mais l’UE n’est pas une prison : les pays peuvent choisir d’y adhérer ou, comme les Britanniques, de la quitter. Agissons en tant qu’adultes. Le Royaume-Uni restera ce qu’il est : notre voisin le plus proche, avec qui nous devons coopérer. Soyons créatifs et saisissons les opportunités que le Brexit nous offre. »
Ne pas jouer avec les jobs et les revenus
« Nous ne devons pas le faire pour les beaux yeux des Britanniques », ajoute Stevens. « Mais qui pense sincèrement que nous pouvons sanctionner les Britanniques sans scier la branche sur laquelle nous sommes assis ? Ce serait une erreur. Qui pense réellement que nous pouvons attaquer de la sorte notre quatrième principal partenaire commercial sans en subir les conséquences ? Après l’Irlande, la Flandre serait la région la plus durement touchée si les négociations échouaient. Nous ne devons pas pour autant tout offrir sur un plateau d’argent aux Britanniques », nuance Stevens. « Mais j’ai souvent l’impression que certains placent l’idéologie avant le sens des réalités. »
Une nouvelle direction pour l’UE
« Nous ne devons pas uniquement redéfinir notre mode de coopération avec le Royaume-Uni, mais aussi la façon dont nous allons pouvoir remettre l’UE sur les bons rails », poursuit Stevens. « Avec ou sans les Britanniques, nous avons besoin d'une nouvelle approche au sein de l’UE. Et je tiens à être claire : les chimères eurofédéralistes ne bénéficient d’aucun soutien. Quiconque prétend le contraire ne veut pas d’une Union européenne stable, mais d’une Union qui risquerait de voir d’autres pays s’en aller. »