Les fédéralistes européens s’adonnent à la masturbation politique

13 février 2017

L’eurodéputé Sander Loones craint que le débat au sein du Parlement européen et dans les médias soit monopolisé cette semaine par des plaidoyers pour encore plus d’Europe. « Ceci s’inscrit dans l’actualité politique après l’élection du président américain Donald Trump. Les fédéralistes européens souhaitent profiter du climat d’incertitude pour mettre en avant leur agenda politique. Mais ils font systématiquement fausse route », constate Sander Loones. « Ils gaspillent notre temps en débattant de chimères européistes et s’étonnent que les gens en aient de plus en plus assez de l’Union européenne. Qui diable est favorable à des impôts européens ? Quand pourrons-nous enfin utiliser notre temps efficacement ? La sécurité, la lutte contre l’immigration et la création d’emplois : voilà à quoi nous devons nous atteler. Tout le reste n’a aucune importance. »

En plus des impôts européens, les eurofédéralistes comme Guy Verhofstadt (Open Vld) ont encore d’innombrables souhaits. « Ils veulent donner davantage de pouvoir à la Commission et affaiblir les États membres. Un super-gouvernement européen serait leur rêve ultime », explique Sander Loones. « À leurs yeux, le Parlement européen peut garder la même taille, même après le départ des Britanniques. Mais être en faveur d’une coopération européenne, utile et nécessaire, ne signifie pas accepter un super-État européen. Ce n’est pas la bonne réponse aux défis que nous devons relever. Je pensais qu’après le Brexit, tout responsable politique aurait tiré les leçons mais ce n’est malheureusement pas le cas. »

Solidarité sans responsabilité

Selon ces mêmes eurofédéralistes, nous ne devrions plus disposer d’un droit de véto contre les inepties proposées par les Européens du Sud. Dans leurs rapports, ils plaident sans vergogne en faveur de davantage de Transferts Les flux monétaires de la Flandre vers Bruxelles et la Wallonie sont appelés des transferts. Le montant des transferts par le biais du budget fédéral, de la loi de financement et de la sécurité sociale serait de 6 à 7 milliards d’euros par an, voire de 11 milliards d’euros s’il est tenu compte du remboursement de la dette. Le montant des transferts est toujours contesté du côté francophone où les transferts sont considérés comme une mesure de solidarité. Une étude du Vives (KULeuven) a démontré que les transferts ne servent pas la solidarité mais ont plutôt un effet paralysant sur la croissance tant de l’économie wallonne que de l’économie flamande. transferts du Nord vers le Sud de l’Europe. « Mais ça ne s’arrête pas là : nous devrions également céder nos compétences en matière d’impôts et d’économie à l’Europe », explique Sander Loones. « Les différentes réalités économiques des différents États membres ne requièrent toutefois pas une politique commune, mais un travail sur mesure. Une politique européenne à la mesure de tous serait en réalité une politique à la mesure de personne. Avec un telle approche, nous ne pourrons pas avancer ensemble, et notre action sera limitée.

Pas de soutien

Il est frappant de constater que tout le monde admet que nombre de ces mesures ne pourront être mises en œuvre que lorsque les traités européens auront été modifiés, ce qui n’est pas du tout à l’ordre du jour. « C’est de la masturbation politique, ni plus ni moins », conclut Sander Loones. « Ce qui fait actuellement l’objet de discussions dans les rapports parlementaires n’arrivera pas, tout le monde le sait. Les États membres et la population n’y sont en effet pas favorables. Alors pourquoi perdre notre temps alors que nous avons des choses bien plus importantes à régler comme le renforcement de notre politique migratoire, l’amélioration de la sécurité et la lutte contre la bureaucratie européenne ? »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de