Bart De Wever à propos de la lettre de mendicité de Bruxelles : « La mauvaise gestion bruxelloise est une honte pour notre pays »

12 juin 2025
Bart De Wever

Le Premier ministre Bart De Wever a réagi avec virulence dans Villa Politica à la lettre envoyée par le gouvernement bruxellois en affaires courantes aux institutions européennes, sollicitant une aide financière pour des travaux supplémentaires place Schuman. Il a également abordé la situation budgétaire fédérale et s’est exprimé clairement sur l’augmentation des dépenses de l’OTAN. « Nous faisons déjà beaucoup, mais il faudra aller encore plus loin en matière de réformes et de mesures », a-t-il déclaré.

« Bruxelles nous a couverts de ridicule »

Selon Bart De Wever, un cap a été franchi : un gouvernement bruxellois en affaires courantes qui implore les institutions européennes pour des aides liées à des travaux d’infrastructure sur la place Schuman. « Ils n’ont pas seulement écrit à la Commission, mais aussi au Conseil européen, au Haut représentant, au Comité des Régions… bref, à tout le monde », a-t-il fustigé. « Ils nous ont couverts de ridicule en disant : “Des travaux publics à Bruxelles ? On ne peut plus les payer. Est-ce que vous pourriez, s’il vous plaît, nous donner un petit coup de pouce ?” »

Le Premier ministre a immédiatement contacté Ursula von der Leyen et António Costa pour tenter de limiter les dégâts. « Nous avons la plus grande représentation diplomatique du monde, dans notre pays – à Bruxelles. Nous sommes le siège de nombreuses institutions. Et désormais, toutes ces institutions savent que Bruxelles est un État en faillite. Ce n’est pas une blague. »

« Je serai leur FMI Le Fonds Monétaire International (FMI) a été fondé en 1945 et est actif dans le domaine financier. Cette institution internationale est gérée et contrôlée par les 188 États qui en sont membres. Outre une stabilité financière, une collaboration monétaire et le commerce international, le FMI promeut et soutient l’emploi, la croissance économique durable et la lutte contre la pauvreté en octroyant des crédits, en offrant un soutien technique, en dispensant des formations spécialisées et en prodiguant des conseils aux autorités. Il surveille également les tendances financières. FMI »

Mais alors, qui paiera les travaux place Schuman ? Le fédéral ? Bart De Wever laisse la porte entrouverte, mais pose des conditions strictes. « Si Bruxelles est un État en faillite, alors je serai leur FMI. Je veux bien aider, mais il faudra que certaines conditions soient remplies. Bruxelles devra assainir ses finances. Et s’attaquer à ses problèmes de sécurité. »

Budget fédéral : « On fait beaucoup, mais pas encore assez »

Il reconnaît que le budget fédéral est lui aussi en net déficit. Le Bureau du Plan Le Bureau Fédéral du Plan (BFP) est une institution belge d’utilité publique. Le Bureau du Plan réalise des études et projections concernant des problèmes de politique socio-économique et écologique. Il met son expertise scientifique à la disposition du gouvernement, du parlement, des partenaires sociaux et des institutions nationales et internationales. Bureau du Plan prévoit un déficit de 6,2 % d’ici 2029. Pour le Premier ministre, les réformes actuelles ne suffiront pas.

« Nous faisons déjà beaucoup dans l’accord de gouvernement, mais ce n’était déjà pas assez. Et maintenant s’ajoute presque un point de pourcentage à cause de la guerre tarifaire. Et d’énormes dépenses militaires. Donc, nous allons faire face à de très, très gros problèmes dans les années à venir. Ce gouvernement devra revoir chaque budget, chaque contrôle. »

Il voit toutefois une lueur d’espoir : « La bonne nouvelle, c’est que le solde primaire se stabilise. Cela veut dire que les mesures que nous prenons commencent à porter leurs fruits – et leur effet sur la Compétitivité La mesure dans laquelle des entreprises implantées dans un pays peuvent faire concurrence aux mêmes entreprises dans un autre pays. Depuis 1996, il existe en Belgique une loi visant à surveiller la compétitivité. Elle dispose que les charges salariales ne peuvent pas évoluer plus rapidement que la moyenne de nos trois pays limitrophes. Le CCE (Conseil Central de l’économie) mesure chaque année si cet objectif est atteint. compétitivité et le pouvoir d’achat est jugé favorable. »

« Il faut qu’on se rapproche au maximum de la barre des 3 %. J’ai toujours dit que ce n’était pas réaliste sur cinq ans. Il faudra dix ans. Mais… chaque fois que j’ouvre le journal, de nouveaux problèmes apparaissent. »

Norme OTAN : « Deux pour cent, c’est déjà assez difficile »

L’OTAN exige que chaque État membre consacre au moins 2 % de son PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB à la défense. Lors du sommet de l’OTAN à La Haye, plus tard ce mois-ci, une demande d’effort supplémentaire est à prévoir.

« Mon espoir reste que les 2 % – ce qui est déjà un défi en soi – puissent suffire pour cette législature. Et que nous puissions étaler la montée en puissance dans le temps. Mais je ne sais pas si cela passera à La Haye. »

« Nous aurons certes des alliés autour de la table. Mais notre principal problème, ce n’est pas M. Trump. C’est la disparité entre les pays européens en matière de dépenses. Cela, à mes yeux, n’est pas tenable », conclut Bart De Wever.

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