Attentat terroriste de Bruxelles : « Comment ce terroriste a-t-il pu passer sous les radars ? »

18 octobre 2023
Theo Francken

La Belgique a une nouvelle fois été frappée par un attentat terroriste commis par un islamiste. Une fois de plus, l’auteur est un homme entré illégalement sur le territoire et pourtant autorisé à circuler librement alors qu’il était connu des services de sécurité. « Comment un Tunisien en voie de radicalisation qui introduit une demande d’asile, entretient une relation avec une femme belge avec qui il a un enfant et fait la promotion de l’EI sur les réseaux sociaux a-t-il pu passer sous les radars ? Je me pose de sérieuses questions », réagit le député fédéral Theo Francken.

En 2016, l’Office des étrangers a été intégré au Plan Radicalisme afin d’améliorer l’échange d’informations entre l’ensemble des services concernés au sujet des extrémistes musulmans radicalisés. Cela a permis de surveiller de nombreuses personnes, même lorsqu’elles séjournaient illégalement dans le pays. « Je suis donc perplexe quand on me dit que l’on ne connaissait pas l’adresse de cet homme. La véritable question est de savoir pourquoi Abdesalam L. n’a jamais fait l’objet d’une surveillance en tant que personne radicalisée, pas même après avoir demandé l’asile. Une telle demande implique pourtant une enquête approfondie. »

Inexpulsable

Si la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration de Moor (CD&V) a un projet de loi en vue d’une politique de retour plus ferme, Theo Francken ne se fait guère d’illusions. « Savez-vous ce que prévoit ce projet ? Une interdiction de détention des familles dans le cadre du rapatriement. En d’autres termes, Abdesalam L. n’aurait jamais pu être renvoyé puisqu’il avait un enfant. Que dire de plus ? Comment peut-on prétendre durcir la politique de retour si l’on ne peut même pas renvoyer légalement un clandestin avec enfant ? »

L’approche douce ne fonctionne pas

De Moor préconise également une « politique de retour avec accompagnement » plus volontaire. « Elle existe déjà », rétorque Francken. « Il s’agit du projet ICAM, qui consiste à aborder les clandestins pour les convaincre de repartir. L’année dernière, 1 200 immigrés clandestins ont reçu une invitation. 300 se sont présentés, 100 sont repartis. Est-ce là la tactique de de Moor ? Laissez-moi rire. Quand j’étais secrétaire d’État, j’ai décidé de renforcer en premier lieu les services chargés de la détection active et de la radicalisation. Savez-vous combien de personnes y travaillent encore aujourd’hui ? Quatre. Pendant ce temps, de Moor recrute des centaines de personnes pour une approche douce qui ne fonctionne pas... »

Les frontières extérieures de l’UE sont une véritable passoire

Abdesalam L. avait traversé la Méditerranée via l’immigration illégale en 2011, comme les auteurs d’autres attentats commis par des musulmans radicalisés en Europe. La liste est interminable. Francken : « Le meilleur moyen d’éviter les attentats, c’est d’empêcher les terroristes d’entrer. Cela implique un contrôle strict des frontières extérieures de l’Europe, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Les frontières extérieures sont une véritable passoire. »

Les reports coûtent des vies

« L’Union européenne aurait dû mettre en place une politique de refoulement stricte sur le modèle australien il y a des années déjà afin de réduire au maximum les entrées illégales par cette voie, en concluant des accords migratoires fermes avec les pays de transit en Afrique du Nord. Ce n’est pas facile, j’en conviens, mais pas impossible pour autant. Mais ce projet est sans cesse reporté à cause d’un manque de volonté politique notamment. Ces reports ont une fois de plus coûté des vies européennes », conclut Francken.

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