Apprendre des États-Unis pour éviter un nouveau Dieselgate

5 décembre 2016
Apprendre des États-Unis pour éviter un nouveau Dieselgate

Une étude comparant les législations européenne et américaine en matière d’émissions a été présentée au sein de la commission d’enquête européenne sur le Dieselgate. « En Europe, nous avons des voitures plus propres dans les laboratoires, mais pas sur les routes », explique l’eurodéputé Mark Demesmaeker. « L’Europe présente de graves manquements techniques et structurels qui ne sont pas résolus à temps, dont une méthode de test désuète et l’absence d’application des règles. L’UE et les États-Unis ne sont bien évidemment pas identiques, mais nous pouvons tout de même tirer des leçons de l’expérience américaine. J’y suis favorable depuis longtemps en tant que vice-président de la commission d’enquête. »

Selon Demesmaeker, la principale solution pour protéger les citoyens des gaz toxiques est le renforcement des normes. L’étude comparative montre que les États-Unis ont des normes d’émissions bien plus ambitieuses, notamment en ce qui concerne les oxydes d’azote (NOx). « Et ces règles valent à la fois pour l’essence et le diesel. Des États comme la Californie appliquent des normes plus strictes encore », ajoute Demesmaeker. « C’est pourquoi je trouve déplorable que le Parlement européen n’ait pas opposé son véto aux normes d’émissions plus faibles dans des conditions réelles. Toutes les technologies nécessaires pour atteindre la norme Euro 6, même en dehors des laboratoires, existent déjà. » Cette norme d’émission est en vigueur depuis 2013 au sein de l’Union européenne pour les nouvelles voitures particulières.

Nécessité de contrôles indépendants

La politique européenne laisse également à désirer au niveau de la mise en œuvre et du respect des normes. « Je soutiens la Commission environnement dans son idée d’agence européenne indépendante chargée d’effectuer des contrôles et de surveiller les instances nationales. L’Europe doit tester davantage de voitures en conditions d’utilisation, augmenter la transparence sur la façon dont les émissions sont limitées et ne plus permettre aux producteurs de choisir eux-mêmes leur régulateur. »

En tant que vice-président de la commission d’enquête sur le Dieselgate, Demesmaeker continuera de mettre tout en œuvre pour faire la lumière sur les raisons de l’absence d’action adéquate et rapide dans le cadre de la lutte contre les problèmes manifestes et de l’application des règles existantes. « Je reste convaincu que les parties concernées se couvrent mutuellement. L’élite européenne serre les rangs », conclut-il. « Au détriment de notre santé. »

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