Bart De Wever : « Nous avons besoin d’un plan de relance stratégique »

6 avril 2020
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« Faire respecter les règles de manière draconienne dans ce contexte n’a aucun sens. Nous nous concentrons donc sur l’essence des mesures. » Le week-end dernier, la police d’Anvers a dû veiller au respect des mesures prises contre le coronavirus. Elle a infligé 300 amendes pour des cas très clairs de non-respect des mesures. Elle s’est avant tout concentrée sur les rassemblements et les déplacements non essentiels. Le bourgmestre d’Anvers et président de parti Bart De Wever s’est montré critique quant aux mesures prises contre le coronavirus et à leur application dans De Ochtend sur Radio 1. 

Pas fan des FAQ

En tant que bourgmestre d’Anvers, De Wever déplore le recours à des FAQ, des questions fréquemment posées auxquelles le Centre de crise apporte une réponse. Chaque réponse soulève en effet dix nouvelles questions. « Je n’en ai jamais été fan. Une telle FAQ n’a pas force de loi. Si vous rédigez un P.-V., le parquet ne poursuivra donc pas sur base de la FAQ. Il y a aussi des points que je ne souhaite pas appliquer, car je ne peux pas me les expliquer », déclare De Wever. « On interdit de jouer seul au basket alors que l’on encourage l’activité physique. On ne peut pas non plus se reposer sur un banc. Je ne ferai pas appliquer de telles choses. On peut se rendre chez son partenaire, mais ce n’est pas un déplacement essentiel... »

Législation SAC

De Wever se réjouit que sa demande d’application de la législation SAC ait été entendue, mais regrette que le montant ne puisse varier. Il est actuellement fixé à 250 euros. « C’est beaucoup trop pour certaines infractions. Et ce n’est pas applicable aux mineurs. Ce n’est donc pas l’idéal dans une grande ville. On avance, mais je ne peux pas dire que le parcours ait été parfait jusqu’à présent en termes d’application. »

Informations contradictoires

Selon De Wever, les partis de gouvernement envoient parfois des informations contradictoires : « Concernant les visites domiciliaires, on nous dit que la police peut entrer dans votre domicile. Puis j’entends De Croo dire à la radio qu’elle ne peut absolument pas le faire sans mandat de perquisition. Ce n’est évidemment pas correct, car cela concerne uniquement les affaires judiciaires. Il est question ici d’action civile pour des motifs de santé publique. Si votre logement grouille de nuisibles, la police peut y accéder. C’est la même idée. »

« Le bon sens doit prévaloir »

De Wever appelle à faire preuve d’humanité. « J’ai vu des images en provenance d’une commune voisine où des riverains ont appelé la police et où les agents sont entrés dans une maison afin de chasser des personnes venues rendre visite à une grand-mère en phase terminale. Quel manque d’humanité. » De Wever entend bien éviter de telles scènes à Anvers. « Le bon sens doit prévaloir. Je ne vais pas dire à mon corps de s’immiscer dans la vie privée des gens ou de leur demander où ils sont domiciliés quand ils se rendent au supermarché. »

Tests massifs et matériel de protection

« Les gens ont peur pour leur santé, mais aussi de plus en plus pour leur vie future, et je les comprends. Nous devons en tenir compte. Nous devons reprendre le travail avec le matériel de protection nécessaire et des tests massifs, toujours pas disponibles », estime De Wever. Il réitère son appel au travail sain et sûr. « Nous avons besoin d’un plan de relance stratégique couplé à l’assouplissement progressif des mesures. Nous n’en avons aucun, c’est inquiétant. Si nous n’y prenons garde, toute une génération va se retrouver écrasée par ce qui est en train de se passer. »

Pas d’opposition

De Wever ne souhaite pas s’opposer au gouvernement Wilmès. « En tant que bourgmestre d’Anvers, on me demande de faire appliquer la réglementation. Je le fais de mon mieux. La facture et la façon dont le gouvernement fait face à la crise, ce sera pour plus tard. »

 

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