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La Belgique arrête les passeurs, l’Italie les poursuit

La Belgique et l’Italie vont bientôt unir leurs forces dans la lutte contre la traite des êtres humains en Méditerranée. Le ministre de la Défense Steven Vandeput et son homologue italienne Roberta Pinotti ont déjà conclu des accords en ce sens. « Concrètement, les autorités italiennes monteront à bord de notre frégate afin d’arrêter les passeurs, qui seront immédiatement jugés en Italie », explique le ministre.
En raison de sa position géographique, l’Italie joue un rôle fondamental dans la lutte contre la traite des êtres humains en Méditerranée. Le Belgique participe à la flotte européenne EUNAVFOR MED (European Union Naval Force Mediterranean), également connue sous le nom d’opération Sophia, en mettant à disposition plusieurs navires militaires.
Absence de cadre légal
« Si nous souhaitons mettre un terme à la traite des êtres humains, il faut que les trafiquants soient poursuivis. Mais la Belgique ne dispose d’aucun cadre légal permettant de poursuivre des délits comme la traite des êtres humains en haute mer. Et le mandat de l’opération Sophia se limite encore à la haute mer », précise le ministre. « Nous détectons et prenons des images, mais ne pouvons jusqu’à présent pas arrêter de suspects. Nous devons traiter les passeurs comme des réfugiés, et c'est seulement à l’arrivée au port que nous pouvons indiquer qu’il s’agit de suspects. Mais ils ont alors eu le temps de se faire passer pour de simples réfugiés. »
« Cet accord va nous permettre d’effectuer les constatations à bord en coopération avec la justice italienne. Si nécessaire, les trafiquants seront séparés et immédiatement arrêtés », conclut le ministre Vandeput, qui, comme son homologue italienne, souhaite également lutter contre la traite des êtres humains dans les eaux territoriales libyennes et en Libye même. « Mais il faudrait alors une plus grande stabilité dans le pays. »