Kathleen Depoorter : « L’Inami reste atteint des mêmes maux »

5 novembre 2025
Kathleen Depoorter

Dans son dernier Annuaire sur la Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale , la Cour des comptes ne ménage une nouvelle fois pas l’Inami. Les comptes de 2021 et 2022 n’ont toujours pas été déposés dans les délais, rendant tout contrôle impossible. Et ce, alors que l’Inami gère chaque année plus de 39 milliards d’euros. « C’est tout simplement scandaleux », réagit la députée fédérale Kathleen Depoorter, qui dénonce depuis des années le manque de transparence.

La consultance n’apporte aucune amélioration

Pour tenter de mettre de l’ordre dans ce chaos financier, l’Inami a fait appel au cabinet de consultance Deloitte. Mais selon la Cour des comptes, cette intervention n’a pratiquement rien changé. La comptabilité ne donne toujours pas « une image fidèle » du patrimoine ou de la situation financière de l’institution.
Des erreurs substantielles persistent, notamment dans la répartition des charges et produits, le traitement des créances et dettes, ainsi que dans l’affectation des résultats. Même l’élaboration des comptes budgétaires reste lacunaire. « L’Inami reste atteint des mêmes maux », résume Kathleen Depoorter.

Le secteur pharmaceutique fait de gros efforts

La députée souligne également certains chiffres marquants du rapport. En 2024, les dépenses liées aux médicaments innovants ont atteint 8,34 milliards d’euros, soit plus de 22 % des dépenses totales en soins de santé. Grâce aux conventions de remboursement, 1,75 milliard d’euros ont été restitués par l’industrie pharmaceutique à l’État — soit 500 millions de plus qu’en 2022. À cela s’ajoutent encore 103,8 millions d’euros de « clawbacks », des contributions versées lorsque le budget est dépassé.

« L’industrie pharmaceutique fournit des efforts considérables qui profitent directement au budget des médicaments », souligne Kathleen Depoorter. « Mais les pouvoirs publics doivent eux aussi respecter leurs engagements. »
Ainsi, selon la Cour des comptes, l’État fédéral a manqué 40 millions d’euros d’économies prévues, notamment à cause de retards dans l’adaptation mensuelle des prix et de l’absence de la mesure d’économie de 8 millions d’euros prévue dans la politique antibiotique.

« La délivrance d’antibiotiques à l’unité est désormais inscrite dans le budget 2026 », précise Kathleen Depoorter. « J’espère que cette mesure sera enfin appliquée à cette date. »

Un manque de transparence incompréhensible

Ce que Kathleen Depoorter juge totalement incompréhensible, c’est que les créances et dettes dans le cadre des accords internationaux n’ont à nouveau pas été inscrites de manière transparente.
« Les créances à court terme ont augmenté de 437,1 millions d’euros, tandis que les dettes ont progressé de 204,6 millions », déplore la députée. « Cela frise la mauvaise gestion. »

Comme les années précédentes, l’Inami promet de donner suite aux recommandations de la Cour des comptes.

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