Assita Kanko salue une avancée majeure dans la lutte contre les abus sexuels sur enfants : « Le temps ne doit pas être un refuge pour les auteurs »

Le Parlement européen a approuvé à une large majorité sa position sur une nouvelle directive visant à lutter plus fermement et plus efficacement contre les abus sexuels sur enfants. L’eurodéputée Assita Kanko, qui a participé aux négociations en tant que rapporteure de groupe, qualifie ce texte de changement de cap indispensable pour mieux protéger les enfants. « Nous devons cela à chaque enfant qui, par honte ou par peur, a un jour gardé le silence. Aujourd’hui, nous leur donnons une voix. »

Le droit de parler, au moment choisi par la victime

L’une des avancées majeures est sans doute l’allongement des délais de prescription, permettant ainsi aux victimes de porter plainte même à l’âge adulte, lorsqu’elles se sentent prêtes à parler. « Ce ne doit pas être l’horloge, mais bien la victime elle-même qui décide du moment où elle est prête à s’exprimer », estime Assita Kanko.

Une réponse morale et résolue

Le texte renforce également l’arsenal juridique : une coopération internationale plus efficace, des peines alourdies, une sécurité numérique renforcée, et un soutien structurel accru aux victimes, tant sur le plan psychologique que juridique. « Cette directive ne résulte ni de compromis administratifs ni de jeux politiques. Elle constitue une réponse morale, ferme et nécessaire à un crime qui brise la confiance la plus intime d’un enfant. Les abus ne se produisent plus seulement dans le silence, à huis clos, mais aussi dans l’obscurité numérique : via des livestreams, des deepfakes et des réseaux qui évoluent plus vite que nos lois. »

Des valeurs fondamentales partagées

Assita Kanko appelle tous les États membres à transposer rapidement et intégralement la directive : « Certes, il subsiste des points de divergence. Mais n’oublions pas pourquoi nous sommes ici : pour protéger les enfants, pour rendre justice aux victimes, et pour montrer que le Parlement européen peut s’unir au-delà des partis, des frontières et des idéologies autour des valeurs les plus fondamentales : la sécurité et la dignité de chaque enfant. »