Bart De Wever s’adresse à l’International Democracy Union : « Le conservatisme n’est pas figé. Il évolue — toujours, mais avec mesure. »

20 mai 2025

Le Premier ministre Bart De Wever a lancé un appel vibrant lors d’un discours prononcé devant l’International Democracy Union (IDU) — une alliance mondiale de partis de centre-droit — en faveur d’une revalorisation des Lumières. Non pas par nostalgie, mais en redéfinissant le Conservatisme Dans son acception générale, le conservatisme est un attachement aux traditions et au maintien de ce qui existe. Le changement est possible si nécessaire mais il doit être lent et progressif. Dans sa signification politique plus spécifique, il est question d’une attitude critique à l’égard de l’idée que l’homme et la société sont parfaitement malléables comme le prônent des idéologies telles que le libéralisme et le socialisme. La N-VA assimile également le conservatisme à la pensée communautaire : le plus important n’est pas l’individu ou l’État mais la communauté. conservatisme comme un moteur de progrès.

Une culture victimaire, un relativisme postmoderne et une haine de soi occidentale

S’adressant à un auditoire de dirigeants internationaux de centre-droit, Bart De Wever a dressé un constat incisif : « Le mouvement progressiste a trahi les idéaux des Lumières. Nous, conservateurs, sommes aujourd’hui les seuls à les prendre encore au sérieux. »

Il a évoqué l’ouvrage La trahison des Lumières du philosophe Maarten Boudry, selon lequel la gauche a tourné le dos aux principes de progrès, de science et de valeurs universelles. À la place, affirme l’auteur, se sont installés une culture de la victimisation, un relativisme postmoderne et une auto-détestation de l’Occident.

Monsieur De Wever a souscrit à ce diagnostic, tout en allant plus loin : « Le train à grande vitesse du progressisme est devenu incontrôlable. Il ne s’arrête plus nulle part et file vers une destination inconnue. Tout ce que ses passagers savent, c’est qu’ils ne sont pas encore arrivés. Nous aussi, conservateurs, voulons avancer. Mais à bord d’un train plus lent. Nous apprécions le paysage, nous descendons parfois pour observer ce qui nous entoure. Nous regardons qui est encore avec nous, et surtout, où nous voulons aller. »

Relire – et nuancer – Hayek

Dans son discours, Bart De Wever a également engagé le dialogue avec les penseurs libéraux classiques. Il a rappelé la critique formulée par Friedrich Hayek selon laquelle les conservateurs craindraient le changement. « Mais est-ce encore vrai aujourd’hui ? » s’est-il interrogé à voix haute.

Sa réponse : « Ce que nous voulons préserver, c’est ce qui a de la valeur. Voilà pourquoi nous acceptons le changement — à condition qu’il soit réfléchi et respectueux. »

Pour appuyer ses propos, il a cité Benjamin Disraeli et l’empereur Auguste : le changement ne doit jamais rompre avec la tradition, mais plutôt s’en nourrir.

Ainsi, Bart De Wever positionne le conservatisme éclairé comme la seule réponse crédible aux défis de notre époque : « Car il est dans notre ADN de préserver ce qui fonctionne et de rester ouverts à ce qui peut être amélioré. »

L’avenir appartient au conservatisme éclairé

Le Premier ministre a conclu sur une note résolument optimiste : « L’avenir appartient à ceux qui allient liberté, justice et démocratie avec attachement et esprit de communauté. Si nous y parvenons, alors l’avenir du conservatisme surpassera son passé. »

Par ces mots, Bart De Wever n’a pas seulement donné une orientation au congrès de l’IDU, mais aussi une boussole pour le conservatisme contemporain — en Flandre, en Europe et bien au-delà.

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