Près de 80.000 malades de longue durée supplémentaires en cinq ans

23 janvier 2025

Entre 2019 et 2023, le nombre de malades de longue durée en Belgique a augmenté de près de 80.000. C’est ce qui ressort d’une question parlementaire posée par la députée Kathleen Depoorter au ministre des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke (Vooruit). « Avec plus de 500.000 malades de longue durée, notre pays fait face à des défis colossaux », déclare le député Axel Ronse.

Plus de transparence et de contrôle nécessaires

La question parlementaire de Depoorter révèle que l’INAMI ne connaît pas le coût exact des soins médicaux destinés aux malades de longue durée. « L’un des plus grands départements publics ne sait pas combien de soins médicaux il rembourse aux malades de longue durée, qui reçoivent pourtant une allocation d’invalidité de ce même INAMI L’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) est une institution publique fédérale qui organise les soins de santé, une partie de la sécurité sociale. L’Institut se compose de quatre services principaux : Soins de santé, Indemnités, Évaluation et contrôle médicaux et Contrôle administratif. Des représentants des travailleurs, des employeurs, des mutualités et des dispensateurs de soins travaillent pour l’INAMI. Plusieurs partis flamands sont faveur d’un transfert des soins de santé vers les communautés. INAMI . C’est inacceptable », affirme Depoorter.

La demande pour davantage de transparence et de contrôle se fait de plus en plus pressante, d’autant plus que le nombre de malades de longue durée ne cesse d’augmenter malgré les investissements croissants dans les programmes de réintégration professionnelle. « Le prochain gouvernement devra faire de la réintégration une priorité absolue et mettre en place une politique efficace et décisive », ajoute Ronse.

11.717 malades de longue durée vivent à l’étranger

La N-VA souligne également qu’il y a 11.717 malades de longue durée domiciliés à l’étranger, dont plus de 7.000 sont en incapacité de travail depuis plus de quatre ans. Suite à des informations publiées par De Standaard, le service d’inspection administrative a examiné l’année dernière 237 dossiers de malades de longue durée revenus de l’étranger. Ces enquêtes ont révélé des irrégularités dans le respect de la réglementation.

482.000 euros versés indûment

Il est apparu que les mutuelles ont versé à tort 482.216 euros, notamment parce que certains malades de longue durée étaient restés à l’étranger plus longtemps que permis ou n’avaient pas déclaré ou demandé ces absences. Par ailleurs, 30 dossiers ont été ouverts concernant des malades de longue durée qui avaient repris une activité professionnelle à l’étranger tout en continuant à percevoir des allocations de maladie en Belgique.

Une situation néfaste pour la confiance

« Comment peut-on parler de réintégration sur le marché du travail alors que des bénéficiaires d’allocations ne résident même pas en Belgique ? Cela soulève des questions fondamentales sur l’efficacité de notre système de Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale et mine la confiance dans un système basé sur la solidarité et la réciprocité », s’interroge Depoorter. Elle craint que cette situation ne compromette la confiance du public dans le système de sécurité sociale.

Pas de chèques en blanc

Ronse partage cette inquiétude. « La Belgique ne peut plus être un pays d’avantages illimités. Une allocation doit être un filet de sécurité pour ceux qui en ont réellement besoin, et non un chèque en blanc pour partir à l’étranger et exercer une activité parallèle. Si nous voulons protéger notre sécurité sociale, nous devons lutter fermement contre les abus. »

Les femmes surreprésentées

Un autre aspect préoccupant est la surreprésentation des femmes parmi les malades de longue durée. Près de 60 % de cette catégorie sont des femmes. « C’est alarmant », déclare Depoorter. « Qui sont ces femmes ? Dans quels secteurs travaillent-elles ? Y a-t-il des conditions de travail spécifiques qui contribuent à cette augmentation ? Sans une recherche approfondie et une base de données complète, nous restons dans le flou. »

Une recherche insuffisante

Depoorter souligne que le comité consultatif pour l’émancipation a déjà constaté, au cours de la législature précédente, que la recherche sur des affections comme l’endométriose et la ménopause, ainsi que sur les maladies cardiovasculaires et les effets des médicaments sur les femmes, est insuffisante. « Il est essentiel de s’attaquer à cette question. Nous devons analyser pourquoi les femmes sont plus susceptibles d’être en incapacité de travail et formuler des recommandations politiques pour l’avenir », ajoute-t-elle.

Une réforme urgente

La N-VA insiste sur la nécessité urgente de réformer à la fois la sécurité sociale et le marché du travail. « Les réformes et l’activation promises n’ont pas été mises en œuvre, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour les générations futures. Le parti plaide pour une politique axée sur la transparence, la recherche scientifique et une approche ciblée de l’incapacité de longue durée. Nous devons corriger les erreurs du passé et établir une base solide pour un système social équitable et durable », concluent Ronse et Depoorter.

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