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Retour à la réalité : la N-VA propose son plan budgétaire
« Après la fête des promesses vaines du 1er mai, il est temps de faire preuve de réalisme. » C’est ainsi que le président de la N-VA Bart De Wever a expliqué les plans socio-économiques de la N-VA lors d’une conférence de presse en compagnie du député fédéral Sander Loones. Avec un plan d’économies de près de 21 milliards d’euros, la N-VA souhaite redresser la barre et respecter les règles budgétaires européennes. Le parti prévoit néanmoins près de trois milliards d’euros d’investissements, notamment dans les domaines de la défense, de la sécurité et de la transition climatique. Il n’y aura en outre aucune coupe au niveau des soins de santé, mais le parti préconise une trajectoire de croissance réaliste. « Ce sera plus, mais dans une moindre mesure. »
Ce n’est pas un hasard si la N-VA a choisi le 2 mai pour dévoiler ses plans socio-économiques. « Un jour après la fête des promesses vaines », a déclaré Bart De Wever, faisant référence à toutes les propositions lancées le 1er mai par de nombreux partis. Toutes ces propositions ne visent aucunement à réaliser des économies. Compte tenu de la situation budgétaire actuelle, c’est tout simplement hallucinant.
Se mettre immédiatement au travail au sein d’un mini-cabinet
Les chiffres sont connus mais méritent tout de même d’être soulignés : le déficit budgétaire actuel risque d’atteindre les 45 milliards d’euros, soit 6,4 % du PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB , d’ici 2029. Une situation intenable et dramatique. La N-VA souhaite respecter les règles budgétaires européennes, qui prévoient un déficit maximal de 3 % du PIB, d’ici 2029. Cela nécessitera un plan d’économies strict que le parti souhaite mettre en œuvre juste après les élections à travers un mini-cabinet, pendant que la réforme structurelle de l’État sera négociée.
Effort colossal
« N’y allons pas par quatre chemins : un effort budgétaire colossal nous attend, plus important encore que le plan global Dehaene qui nous avait amenés dans les critères européens de Maastricht. Nous devons rester honnêtes et sérieux, car la tâche ne sera pas facile », déclare Sander Loones.
Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. Sécurité sociale
La N-VA souhaite commencer par économiser quelque 21 milliards d’euros. La majeure partie de ces économies seront réalisées au niveau de la sécurité sociale (11,8 milliards d’euros). Il est notamment question d’une limitation du chômage dans le temps, de sauts d’index pour les allocations de chômage et le revenu d’intégration, de l’activation des malades de longue durée, de conditions liées au revenu d’intégration, de sauts d’index au niveau des pensions les plus élevées, etc.
Plus, mais dans une moindre mesure
La N-VA ne souhaite toutefois pas réduire les dépenses en matière de soins de santé. « Mais la trajectoire de croissance doit être plus réaliste », explique De Wever. Par exemple en la plafonnant au-dessus de l’index et en l’alignant sur la croissance économique. « Ce sera donc plus, mais dans une moindre mesure », explique De Wever, qui parle d’une augmentation d’un milliard d’euros par an en moyenne.
Le budget de l’ensemble des entités fédérées à l’équilibre
Les autorités doivent elles aussi faire des économies : 3,7 milliards d’euros pour être tout à fait précis. Cela passe par la réduction du nombre de députés, la suppression du Sénat et des administrations provinciales, la réduction des cabinets et la diminution des subsides. Le contrat pour la distribution de journaux est notamment visé, mais bien d’autres éléments pourraient être simplifiés et transférés aux entités fédérées. Toutes les entités fédérées devront avoir un budget à l’équilibre d’ici 2029.
Supprimer la cotisation de crise
En plus de ces économies, la N-VA souhaite également réduire ou supprimer certaines taxes, comme la contribution de crise introduite dans les années 1990. Cela permettrait aux contribuables d’économiser 1,2 milliard par an. Les frais de garde d’enfants doivent par ailleurs être entièrement déductibles et les entreprises doivent bénéficier de plus de mesures de soutien.
Investir dès le premier jour
Le plan de la N-VA prévoit malgré tout des investissements dès le premier jour, principalement au niveau de la sécurité, de la numérisation et de la transition climatique. Pour ce qui est de la sécurité, de la police et de la défense, les budgets doivent augmenter de manière structurelle (jusqu’à 500 millions d’euros de plus en 2029). Pour la défense, le parti propose de créer un fonds alimenté par la vente de participations non stratégiques dans BNP Paribas, Ethias et la Loterie nationale, entre autres. Notre pays pourra ainsi enfin respecter l’engagement pris au sein de l’OTAN de consacrer 2 % du PIB à la défense.