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Un demi-million d’usagers fraudeurs à bord des trains : la N-VA demande des portiques d’accès

L’année dernière, la SNCB a établi pas moins de 497 000 dossiers pour voyage sans billet. Il s’agit d’une sous-estimation, le chiffre réel étant probablement beaucoup plus élevé. La SNCB estime ses pertes à quelque 26 millions d’euros. Le député fédéral Tomas Roggeman, qui a demandé ces chiffres, réagit : « La SNCB perd beaucoup d’argent à cause de la fraude. L’installation de portiques d’accès dans les grandes gares, comme c’est le cas dans de nombreuses capitales européennes, permettrait d’éviter toutes ces pertes. Les personnes qui n’ont pas de billet ne doivent pas pouvoir accéder aux quais. »
En 2023, la SNCB a constaté quelque 497 000 voyages sans billet, ce qui a donné lieu à 55 387 amendes administratives sur la base d’une infraction à la réglementation sur les titres de transport. Dans les autres cas, un règlement amiable a été proposé sur place. La SNCB estime à 26 millions d’euros son préjudice lié à ces voyages sans billet. En 2023, la compagnie ferroviaire a pu récupérer 2,6 millions d’euros sous forme d’amendes, mais il s’agit de montants provenant d’amendes infligées depuis 2019.
Le chiffre réel bien plus élevé
« Mais le chiffre réel est bien plus élevé », estime le spécialiste des chemins de fer Tomas Roggeman. « Les accompagnateurs de train hésitent parfois à identifier les fraudeurs. On ne saurait leur en vouloir étant donné le nombre d’agressions croissant ces dernières années... En attendant, la SNCB se trouve dans un véritable marasme financier et perd beaucoup d’argent à cause de la fraude. »
Portiques d’accès
La N-VA demande donc l’installation de portiques d’accès dans les grandes gares les plus exposées à la fraude. « Il s’agit d’un moyen efficace de lutter contre la fraude et de la meilleure façon d’éviter les agressions à l’encontre des accompagnateurs de train. L’étude consacrée à l’installation de portiques d’accès à Bruxelles-Nord, Bruxelles-Central et Bruxelles-Midi a déjà été réalisée sous le gouvernement précédent », explique Tomas Roggeman. En 2023, des contrôles de billets supplémentaires et temporaires ont été effectués sur les quais par des agents de Securail afin de lutter contre les problèmes d’agressions. Des portiques d’accès rendraient cette approche structurelle.
Interdictions de gare
Depuis 2018, les fraudeurs récidivistes et les délinquants violents peuvent se voir interdire l’accès aux gares. En 2023, treize personnes ont fait l’objet d’une interdiction de gare, dont onze par décision du tribunal. L’interdiction de gare permet d’éviter que les récidivistes ne continuent d’utiliser les services de la SNCB. « C’est une bonne chose », selon Roggeman. « La violence à l’encontre des accompagnateurs de train est intolérable. La fraude structurelle constitue elle aussi un délit. »