Vous êtes ici
« Du jamais vu » : l’Open Vld sabote la commission afin d’éviter le vote de la révision de la loi sur la sortie du nucléaire

La commission Énergie de la Chambre devait se prononcer aujourd’hui sur la proposition de la N-VA visant à modifier la loi sur la sortie du nucléaire. Il n’y a cependant pas eu de vote, le président de la commission Christian Leysen (Open Vld) ayant rapidement quitté la réunion et laissé la majorité en infériorité numérique. « Du jamais vu », réagit le député fédéral Bert Wollants.
La N-VA demande depuis longtemps une modification de la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire. La suppression de l’article 3, qui permettrait la construction de nouveaux réacteurs, reste cependant une question épineuse pour la majorité Vivaldi. On a encore pu s’en apercevoir aujourd’hui au sein de la commission Énergie. Alors qu’il existe actuellement une majorité pour supprimer l’article, les partis majoritaires hésitent à soumettre la proposition au vote. Même les propositions de loi de l’Open Vld, du CD&V et du MR ont été retirées de l’ordre du jour, ne laissant que la proposition de la N-VA du député Bert Wollants et celle des Engagés.
Une honte pour la démocratie
Wollants, qui siège au Parlement depuis près de quatorze ans, souligne : « Après deux ans de tergiversations, j’ai pensé qu’il était temps que la majorité affiche la couleur. » L’examen de la proposition a toutefois provoqué la panique. Après des discussions intenses dans les couloirs, le président de la commission Christian Leysen (Open Vld) a brusquement suspendu la séance pendant une heure. « La majorité ne s’est ensuite plus présentée et le quorum n’a donc pas été atteint », explique Wollants. C’est la dixième fois que la majorité se soustrait ainsi à l’examen de la question. Wollants : « Il s’agit d’un abus flagrant du processus parlementaire et d’une honte pour notre démocratie. »
« La coupe est pleine »
Il dénonce la contradiction des partis de majorité : « Dans la presse, ces partis réclament à cor et à cri de nouvelles centrales SMR, mais quand les choses deviennent sérieuses, ils n’osent pas voter. Cela montre que même à quelques mois de la fin de la législature, les postes restent plus importants que les principes. » Pour Wollants, la coupe est pleine : « Ce genre de petits jeux politiques met en péril notre approvisionnement énergétique. Quand les lumières s’éteindront, la responsabilité du gouvernement De Croo sera écrasante. »