Katrien Houtmeyers met en garde contre les tromperies durant les soldes d’hiver : « Un quart des remises sont fausses »

4 janvier 2024
Winkelen

Les soldes d’hiver ont commencé ; c’est le moment de faire de bonnes affaires ! En théorie du moins, car selon l’Inspection économique, un quart des commerçants ont triché sur leurs remises au cours des sept derniers mois. La députée fédérale Katrien Houtmeyers appelle les autorités fédérales à combler toutes les lacunes afin de rétablir la confiance des consommateurs et de protéger les commerçants honnêtes.

L’association de consommateurs Test-Achats dénonce les « fausses offres » depuis des années. Tout le monde en a déjà entendu parler : les commerçants gonflent leurs prix juste avant les soldes pour ensuite pouvoir proposer des rabais artificiellement élevés. « Il s’agit d’une tromperie qui nuit à la confiance des consommateurs », estime Houtmeyers. « Ces pratiques font du tort à l’ensemble des commerçants, notamment locaux, qui respectent scrupuleusement les règles. »

Plus cher pendant les soldes

Il y a un an et demi, les autorités fédérales avaient trouvé une « solution » : depuis mai 2022, une nouvelle loi impose en effet que le prix de référence (celui sur lequel une remise est appliquée) soit le plus bas pratiqué par le magasin au cours des 30 derniers jours. Problème résolu ? Pas tout à fait, selon Test-Achats. Lors du Black Friday, il a fallu à l’organisation une heure seulement pour repérer une cinquantaine d’infractions. À chaque fois, le prix barré n’était pas le plus bas appliqué durant les 30 jours précédant la remise. « Au lieu d’une remise moyenne de 36 %, ces commerçants ne proposaient en réalité qu’une réduction de 8 %. Certains ont même vendu leurs produits plus cher lors du Black Friday », dénonce Houtmeyers.

« Prix conseillé »

Houtmeyers met en évidence une faille importante : « De nombreux commerçants ne mentionnent pas le prix de référence, mais le prix recommandé. Il a été estimé par le fabricant pour classer un produit dans une certaine gamme de prix. Mais de nombreux magasins n’appliquent pas ce prix recommandé comme prix réel, de sorte que les consommateurs ne sont pas certains de bénéficier d’une véritable remise. »

Le prix conseillé est souvent un prix plus élevé, datant de plus de 30 jours, qui permet de faire croire à une réduction plus importante. En indiquant le prix de vente conseillé, les commerçants se conforment à la loi mais continuent d’induire le client en erreur. « La confiance des consommateurs en pâtit, ce qui, à son tour, nuit aux commerçants honnêtes. Il s’agit souvent de commerçants locaux qui ne peuvent tout simplement pas se permettre de proposer des rabais importants. »

Problème persistant

Houtmeyers a présenté les conclusions de Test-Achats au ministre de l’Économie Pierre-Yves Dermagne, qui a admis qu’il s’agissait là d’un problème récurrent. Depuis l’introduction de la nouvelle loi, l’Inspection économique a relevé 149 infractions, émis 61 avertissements et dressé 87 procès-verbaux. « D’après le ministre, les derniers contrôles montrent que la plupart des commerçants sont au courant de la nouvelle législation », souligne Houtmeyers. « Certains fraudent donc délibérément en proposant de fausses remises. J’appelle le ministre à effectuer davantage de contrôles afin d’augmenter les chances d’être pris. Il faut également prendre des mesures strictes à l’encontre des contrevenants. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de