Zuhal Demir : « Le bracelet électronique est une faveur et non une solution face à la surpopulation carcérale »

26 septembre 2023

Dans le cadre du récent accord budgétaire, la ministre flamande de la Justice et du Maintien de l’ordre Zuhal Demir a demandé et obtenu quelque 9 millions d’euros de moyens de fonctionnement supplémentaires principalement destinés à réduire la pression sur les services de justice flamands dans le suivi des bracelets électroniques. « Nous attendons une hausse de 43 % cette année, car le fédéral considère les bracelets électroniques comme une solution face à la surpopulation carcérale. C’est une erreur. Une peine sous bracelet électronique doit être considérée comme une faveur. Les autorités fédérales en font la règle », déplore Zuhal Demir.

La Flandre a franchi aujourd’hui le cap des 1 754 personnes sous surveillance électronique au même moment. Du jamais vu. « 1 700, c’est l’équivalent de trois grandes prisons. Sur base annuelle, on a dénombré en 2022 quelque 5 200 personnes sous bracelet électronique rien qu’en Flandre. À titre de comparaison, il y en avait 2 000 de moins aux Pays-Bas », explique Zuhal Demir. Elle réclame donc un ajustement de la politique fédérale.

Sonnette d’alarme

Tant que le fédéral ne changera pas son fusil d’épaule, la justice flamande devra assurer l’exécution des peines sous bracelet électronique et des peines de travail. Demir a donc tiré la sonnette d’alarme au sein du Gouvernement flamand et a obtenu quelque 9 millions d’euros de moyens de fonctionnement supplémentaires par an, notamment pour éviter de renforcer le sentiment d’impunité. Ils permettront avant tout d’exécuter les peines de travail et les peines sous bracelet électronique et de se doter de la technologie nécessaire.

La victime suffisamment protégée ?

« Nous devons bien réfléchir à ce que nous sommes en train de faire. Si nous poursuivons l’extension du système de bracelets électroniques, il va perdre de son intérêt. Plusieurs conditions doivent être remplies pour bénéficier d’un bracelet électronique. La victime est-elle suffisamment protégée si l’auteur se retrouve sous bracelet électronique ? Est-ce le meilleur choix pour la sécurité publique ? Est-il possible de continuer à commettre de tels faits sous bracelet électronique ? Est-il question de violences domestiques ? De proxénétisme d’adolescents ? De deal ? Le bracelet électronique est synonyme de confiance. Une fois celle-ci rompue, il faut immédiatement renvoyer la personne en prison, par exemple si elle a coupé son bracelet électronique », explique Demir.

« On ne peut utiliser les bracelets électroniques pour lutter contre la surpopulation. Ce n’est pas leur but. Il y a une différence entre donner une chance à quelqu’un et lui donner l’occasion de poursuivre ses activités criminelles ! Le niveau fédéral doit prendre ses responsabilités », conclut Demir.

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