Vous êtes ici
La N-VA à propos de la réforme des pensions : « Les convulsions d’un gouvernement plus capable de mener la moindre réforme »

Le gouvernement fédéral est parvenu à un accord sur le « deal pensions ». D’après le Premier ministre De Croo (Open Vld), il contient des réformes à hauteur de 3 milliards d’euros, dont 80 % au niveau des fonctionnaires avec la limitation de la « péréquation », la pension minimum moyennant 20 années de travail effectif et un bonus de pension de 22 500 euros pour ceux qui travaillent trois ans de plus. Selon le Premier ministre, cela devrait permettre d’« améliorer la viabilité financière du système de pensions ». Le député fédéral Wim Van der Donckt n’est pas d’accord : « Ce sont seulement les convulsions d’un gouvernement plus capable de mener la moindre réforme. »
Comptabilité créative
Wim Van der Donckt se montre très sceptique quant au plafonnement de la « péréquation » des pensions des fonctionnaires – le système par lequel les pensions de la fonction publique augmentent automatiquement en plus de l’indexation – à un maximum de 0,3 % par an de la masse de pensions des fonctionnaires. Il parle de comptabilité créative, le dernier rapport du Comité d’étude sur le vieillissement (juillet 2023) indiquant que le coût des pensions des fonctionnaires augmentera de 0,3 pp du PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB entre 2023 et 2070, passant de 3,9 % à 4,2 % du PIB. « Si la réduction de la péréquation doit rapporter 80 % ou 0,3 % du PIB, alors les pensions des fonctionnaires ne devraient plus pouvoir augmenter davantage que le PIB entre 2023 et 2070. Cela me paraît très peu probable », explique Van der Donckt.
Économiser en dépensant
Le bonus de pension annoncé précédemment par la ministre PS Lalieux sera par ailleurs versé net et non brut. Ceux qui choisissent de travailler plus longtemps pourront opter pour un versement unique. Pour ceux qui choisissent de travailler trois années de plus, ce montant unique pourra atteindre 22 645 euros. « Le gouvernement fédéral pense donc économiser en dépensant », s’étonne Van der Donckt. « Ainsi, la facture est transmise aux générations suivantes, celles qui ne pourront plus demander de comptes à la ministre Lalieux. » Le bilan final du gouvernement De Croo a déjà fait l’objet d’une estimation, avec une hausse de la facture du vieillissement d’au moins 0,5 % du PIB.
20 années de travail effectif ?
Une carrière effective de 20 ans sera en outre nécessaire pour bénéficier de la pension minimum. « C’est-à-dire 5 000 jours prestés présentés comme 20 ans. Une carrière de 42 ans compte 14 040 jours », explique Van der Donckt. De nombreuses périodes non prestées resteront par ailleurs assimilées à des années de travail effectif. « Bref, quelqu’un qui n’aura principalement pas travaillé pourra bénéficier de la même pension que quelqu’un qui aura travaillé toute sa carrière. C’est une insulte envers tous ceux qui travaillent et cotisent », estime Van der Donckt.
Une taxe déguisée en mesure d’économie
L’attaque contre le deuxième pilier de pension est également passée sous silence, note le député fédéral. « L’extension et la généralisation du deuxième pilier sont pourtant essentielles pour préserver notre système de pensions. Mais au lieu de cela, le Premier ministre De Croo cède aux demandes du PS de le dépouiller en l’imposant de 3 % supplémentaires à partir de 2028. On nous vend des taxes supplémentaires comme des mesures d’économie. »
1,2 % du PIB
Afin de préserver nos pensions et de bénéficier du plan de relance, la Belgique devrait renforcer la base financière de ses pensions de 1 à 1,2 % du PIB, voire plus. C’est ce qu’a indiqué la secrétaire d’État Alexia Bertrand (Open Vld) elle-même lors du débat sur le budget au parlement fédéral. « Avec ce plan, le gouvernement fédéral n’atteint même pas la moitié de ce montant », déclare Van der Donckt. « Il n’est donc nullement question de réforme. Ce sont plutôt les convulsions d’un gouvernement plus capable de mener la moindre réforme », conclut le député fédéral.