Un million de Belges bientôt privés de soins de santé numériques

22 juin 2023

Selon l’agence des médicaments AFMPS, plus de 300 médicaments étaient indisponibles le mois dernier. Ils s’ajoutent aux plus de 1 000 médicaments manquants. L’an dernier, on a dénombré pas moins de 3 000 déclarations au total. Et c’est précisément maintenant que le ministre de la Santé publique Vandenbroucke décide d’interdire aux patients de commander leurs médicaments à l’aide d’une application. La députée fédérale Kathleen Depoorter s’inquiète : « C’est une régression pour tous les patients, tous les médecins, tous les pharmaciens et tous les soignants. C’est aussi un frein à l’innovation dans le secteur des soins de santé. »

Le gouvernement fédéral a récemment décidé que les données des patients issues de la plateforme Recip-e (utilisée pour les prescriptions électroniques) ne pourraient plus être collectées directement par les applications de santé développées et gérées par des entreprises. Résultat : à partir du 1er juillet, plus d’un million de patients ne pourront plus commander leurs médicaments directement sur leur application de pharmacie.

Incompréhensible

« La possibilité de commander directement ses médicaments offre une réelle plus-value tant pour les patients que pour les pharmaciens, surtout en ces temps de pénurie. Je ne comprends pas cette décision du ministre Vandenbroucke », déclare Depoorter. « Chez nos voisins, comme les Pays-Bas, c’est le contraire qui se passe. Cette décision est de plus contraire à la législation européenne sur la gouvernance des données. »

Trait sur l’innovation

Cette décision unilatérale empêchera également la création de nouvelles applications conviviales pour les patients, comme des chats avec le médecin ou le pharmacien permettant de poser des questions sur une prescription, des notifications lorsqu’un médicament est à nouveau disponible ou en stock ou un avertissement quand une attestation est périmée et doit être renouvelée.

Médecine d’État

« Avec cette décision, Vandenbroucke fait un pas de plus vers une médecine d’État où ce sont les autorités qui gèrent, règlementent et inspectent les données de santé des patients. Le gouvernement fédéral empêche ainsi toute innovation venue du secteur privé. La mesure doit entrer en vigueur dès la semaine prochaine. C’est à la fois irresponsable et irréaliste. Les deux types de plateformes (autorités et entreprises) peuvent très bien cohabiter, comme à l’étranger, dans l’intérêt des patients », estime Depoorter. « J’appelle le ministre Vandenbroucke à se mettre rapidement à la table des négociations avec l’ensemble des parties prenantes afin de créer un nouveau cadre équilibré et orienté vers l’avenir qui place à nouveau le patient au centre des préoccupations. »

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