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Visite à l’étranger de Theo Francken et Sander Loones : « La Suisse montre comment sortir du bourbier belge »
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La Belgique fait face à un nœud institutionnel, avec des chiffres budgétaires catastrophiques et une absence totale de réformes de fond. Est-ce le cas de tous les pays fédéraux ? Les députés fédéraux Theo Francken et Sander Loones se sont rendus en Suisse pour un voyage d’étude de deux jours. « Pourquoi la Suisse ? Car ce pays est d’abord administré au niveau des communes et des régions, c’est-à-dire de la base. Et cela fonctionne. En se montrant beaucoup trop centraliste, la Belgique est devenue une fédération zombie. Ni morte, ni vivante, mais quelque part entre les deux... »
Les différences par rapport à la Belgique sont nombreuses, explique Loones : « En Suisse, la qualité de l’administration est cinq fois supérieure à la nôtre. Le budget suisse est sur la voie de l’équilibre, alors que la Belgique cumule d’immenses déficits de plus de 5 %. C’est logique, car la Suisse dispose d’un frein à l’endettement. Dans le gouvernement De Croo, par contre, on court à bride abattue. » Il évoque également la pression fiscale sur les travailleurs : « Elle s’élève à quelque 22 % en Suisse contre plus de 50 % en Belgique. Et alors que les dépenses publiques belges explosent à 56 %, elles sont de 32 % environ en Suisse. La Suisse est la preuve que le modèle belge est un échec. »
La Belgique tire tout le monde vers le bas
« Le fédéralisme belge tel qu’il nous est proposé actuellement ne peut tout simplement pas fonctionner », estime Francken. « En Suisse, le système permet aux cantons de prendre leurs responsabilités, de maintenir les impôts bas et d’être compétitifs. Pourquoi ne serait-ce pas possible chez nous ? Tout le monde voit bien que le modèle belge n’est bon pour personne, pas même la Wallonie. La Belgique tire tout le monde vers le bas. Une concurrence poussée bénéficierait pourtant tant à la Flandre qu’à la Wallonie et à Bruxelles. »
Nouvel élan institutionnel
Le fédéralisme belge est toujours négatif : qu’est-ce qui doit être scindé et qu’allons-nous cesser de faire ensemble ? « La Suisse prouve que la démarche inverse est bien plus efficace. On y attribue toutes les compétences aux entités fédérées et on les laisse collaborer là où cela présente un réel intérêt », expliquent Francken et Loones. « Il est grand temps d’offrir à ce pays un nouvel élan institutionnel. Ou allons-nous juste attendre la faillite de la Belgique ? »
Contacts politiques et académiques
Au cours de leur voyage d’étude de deux jours, organisé de leur propre initiative et à leurs frais, les députés fédéraux ont noué des contacts politiques (avec le chancelier de la Confédération Walter Thurnherr et l’ancien et l’actuel secrétaires généraux de la Conférence des gouvernements cantonaux Benedikt Würth et Roland Mayer) et académiques (Prof. Dr. Pascal Sciarini, doyen à l’Université de Genève, Prof. Dr Eva Maria Belser, co-directrice de l’Institut du Fédéralisme, et le chercheur en relations internationales Dr. Sören Keil) et ont échangé sur des thèmes de sécurité internationale (Départements fédéraux suisses de la Défense et des Affaires étrangères et différents ambassadeurs).