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La N-VA à propos du pacte européen sur la migration : « Faible, inapplicable et perfide »

Theo Francken, député fédéral et ancien secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, et Assita Kanko, eurodéputée, ont réagi à l’annonce du nouveau pacte européen sur la migration conclu par les États membres. « Cette réglementation est faible, inapplicable et même perfide. Une pacte migratoire qui ne parle pas de renvois et tolère la migration illégale n’a absolument aucun intérêt », estime Theo Francken. Assita Kanko se montre elle aussi perplexe : « On lutte encore une fois contre les symptômes sans faire face au cœur du problème. »
Theo Francken ne croit pas que l’UE parviendra à organiser le screening et le retour rapides dans les pays situés en première ligne. « Ces centres situés à l’intérieur des frontières de l’Europe seront rapidement pleins et deviendront en quelque sorte des salles d’attente. Il sera dès lors pratiquement impossible d’organiser le retour massif de toutes les personnes refusées. » Francken continue donc de défendre le traitement des procédures en dehors des frontières européennes.
Tolérance zéro absolue
« Une tentative de migration illégale ne saurait donner lieu à un droit de séjour en Europe », déclare Francken. « Tant que l’UE ne refusera pas systématiquement ces demandes, l’horrible système élaboré par les trafiquants d’êtres humains se maintiendra. Seules une tolérance zéro absolue face à la migration maritime illégale et des procédures d’asile en dehors des frontières européennes peuvent mettre un terme à ce chaos. » Il fait ainsi référence au modèle australien qu’il promeut depuis plusieurs années.
Perplexe
L’eurodéputée Assita Kanko se montre elle aussi perplexe : « On lutte encore une fois contre les symptômes sans faire face au cœur du problème. Les demandeurs d’asile qui n’atteignent pas les frontières de l’Europe n’auront plus aucune chance. C’est totalement contraire à l’intérêt de ceux qui ont le plus besoin de notre protection. »
La politique d’asile aux mains des trafiquants
L’organisation de la procédure d’asile aux frontières extérieures de l’Europe fait en outre le jeu des trafiquants d’êtres humains. « Nous plaçons notre politique d’asile et de migration entre les mains des trafiquants. C’est le monde à l’envers », dénonce Kanko. « Des centres d’asile dans les pays d’origine ou à proximité : telle est la solution si nous voulons réellement réduire la pression. Cela rapprocherait en effet l’aide de ceux qui ne peuvent pas tenter ou payer la traversée tout en tarissant les sources de revenus des trafiquants. »
Polarisation
La deuxième proposition sur laquelle les ministres se sont mis d’accord porte notamment sur le principe de solidarité obligatoire. Elle place les États membres face à un choix : accepter les demandeurs d’asile ou apporter une contribution financière de 20 000 euros par demandeur refusé. Assita Kanko comprend la résistance qu’elle entraîne. « L’afflux de demandeurs d’asile est la conséquence directe de frontières extérieures faibles, ce qui relève de la responsabilité de l’UE. Je ne trouve pas judicieux de sanctionner les États membres qui refusent de subir les conséquences d’une mauvaise politique. Cela ne va faire que renforcer la polarisation. »